Il aura donc fallu attendre plus de deux ans pour pouvoir revoir Lanterns On The Lake sur une scène française. En effet depuis leur passage à la boule noire dans le cadre du Festival des Inrockuptibles en novembre 2011, et après la déprogrammation d'une date annoncée en mai 2012 à la Maroquinerie, jamais le quintet (sextet à l'époque) n'était venu rejouer en France. C'est donc ce lundi 28 janvier à la Flèche d'Or que les retrouvailles ont donc eu lieu.
Toutefois, avant de pouvoir vivre ce petit bonheur, il a encore fallu patienter le temps de la prestation de
Vedett qui officiait en première partie. Le quatuor angevin pratique un pop rock new waveux. Parfois catchy et surtout efficaces, leurs compositions restent somme toute assez classiques. Et si le groupe s'égare parfois en flirtant avec ce côté disco qui peut rappeler
Jimmy Sommerville, on sent tout de même un certain potentiel musical au vu de leur prestation. Le chanteur/bassiste du groupe aura toutefois plutôt intérêt à cesser de grimacer avec la bouche grande ouverte pour pouvoir donner sur scène davantage de crédibilité à son groupe.

A 21h05, une faible lumière bleutée vient épouser la présence sur scène des membres de
Lanterns On The Lake. Le groupe débute avec
Picture Show, qui voit Hazel Wilde, assise au clavier, ensorceler le public de sa voix d'ange. Pendant ce temps, Paul Gregory, compositeur et guitariste du groupe, déploie un archer le long des cordes de sa guitare. En le voyant jouer ainsi, on se met inévitablement penser à Jónsi de Sigur Tós, d'autant que la musique des anglais de Newcastle est également très atmosphérique. Au troisième morceau, Hazel échange son clavier pour une guitare acoustique à l'occasion de
A kingdom, lequel constitue un premier retour vers leur premier album, l'élégant
Gracious Tide, Take Me Home. Le groupe redevient avec celui-ci un côté beaucoup plus folk et le violon de Sarah Kemp y trouve une place de choix. A la fin du morceau, la machine s'emballe et Paul Gregory délaisse sa guitare pour venir cogner à l'aide d'une baguette sur les cymbales de la batterie.
Si la salle parisienne est simplement à moitié remplie, le public présent est très attentif aux mélodies déversées par la troupe britannique. Le groupe, lui, continue d'alterner entre morceaux du premier album et de leur dernier opus en date, l'excellent
Until The Colours Run. C'est d'ailleurs avec une chanson de ce dernier que les anglais vont briller de mille feux. La sublime
Another Tale From Another English Town transforme toute la grisaille de l'Angleterre en une féérie lumineuse teintée de rose et de bleu.

Percutants, charmeurs, faisant succéder le calme après la tempête, les cinq anglais réussissent à reproduire à la perfection sur scène l'ambiance live de leur dernier disque. Hazel présente
Sapsorrow, inédit uniquement disponible sur l'EP
Lungs Quicken dont les deux derniers exemplaires étaient encore disponibles hier soir au stand merchandising, comme une veille chanson, avant de l'interpréter puis de s'élancer dans une version époustouflante de
Tricks.
Les derniers morceaux du concert s'avéreront plus intimes. La fin de
Not Going Back To The Harbour est interprétée vocalement par l'ensemble du groupe de façon unplugged. Hazel exécute une version seule au clavier de
Green And gold. La magie continue d'opérer jusqu'à l'indispensable
I Love You, Sleepyhead, conclusion magique et précieuse d'une heure de concert où les Lanterns On The Lake nous ont fait rêver. L'attente de ce moment fut certes longue mais le plaisir de les retrouver live n'en fut que plus intense.
A très bientôt, espérons-le !