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Only Real

Paris, Nouveau Casino - 20 février 2014

Live-report par Xavier Turlot

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Se voulant un événement moderne illustrant l’avant-garde musicale internationale, le FIREWORKS! FESTIVAL a opté ce jeudi 20 février pour un line-up hétérogène : la noise pop des Américains de Crystal Stilts, introduits par un jeune Anglais en voie de reconnaissance, Niall Galvin, alias Only Real.

Ce très jeune britannique, qui s’est déjà produit quelques fois en France (Lieu Unique à Nantes, le Pitchfork Music Festival à Paris en octobre dernier) fait très distinctement partie d’une mouvance assez large qui regroupe des artistes tels que King Krule ou Mac Demarco. Tous ont en commun d’adopter une éthique décontractée, dépoussiérant le slacker rock des années 1990, et s’attachant à prendre le maximum de recul par rapport au statut d’artiste. La maigre setlist de Only Real affiche ce mélange de surf-pop et de phrasés rappés alliant étés nonchalants, ennui urbain et états d’âmes adolescents.

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Débraillé comme à son habitude, accompagné de musiciens que l’on devine être surtout ses potes, Niall Galvin attaque à 20 heures pétantes sa prestation. La qualité du son est propre, grâce aux guitares électriques utilisées sans distorsion, avec un écho placé à bon escient. Toutes les parties se détachent nettement, et même si le jeu scénique est presque inexistant, Only Real parvient facilement à installer l’atmosphère à laquelle il tient. Le Nouveau Casino, bondé jusqu’aux portes de sortie, se délasse vite de la frénésie parisienne. La musique ensoleillée des Anglais adoucit bien les mœurs.

Le single Backstreet Kissers récolte son lot mérité d’applaudissements et Lemonade, la plus rap d’entre toutes, évite habilement au Londonien de se faire ranger trop rapidement dans la rubrique pop. Le riff accrocheur de Punks And Potions, accompagné de chœurs en falsetto, nous ramène à une ambiance tout de suite beaucoup plus californienne que new-yorkaise, et la poétique Graduation avec ses légers accents dub nous renvoie ensuite sur un terrain tout à fait british.

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L’ombre de King Krule est de plus en plus présente, surtout sur l’étrange Cinnamon Toast, où Niall Galvin répète à l’envi « Anything we need we are ghosts ». Le set s’achève sur le single Get It On, l’une des plus belles réussites de ce jeune philosophe du détachement.

Les concerts de Only Real sont maintenant bien ficelés, propres et sans bavures, mais on attend avec impatience leur allongement qui irait de pair avec un premier véritable album pour entériner ces promesses éparses.