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We Have Band

Paris, Nouveau Casino - 16 mai 2014

Live-report par Olivier Kalousdian

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Déjà cinq années de passées depuis le premier album de We Have Band, WHB et le single remarqué Oh!. Cinq années à concevoir un style, un concept et même un enfant pour Thomas et Dede Wegg-Prosser, leader et chanteuse du groupe We Have Band, mais également mari et femme au civil. Avec leur ami, Darren Bancroft, ils ont su donner un nouveau souffle à une éléctro-pop puisant ses racines dans la new wave commerciale des années quatre vingt et rappeler, sur scène tout au moins, que les groupes électroniques dansant tels que Depeche Mode ou The Human League peuvent également être scéniquement bons et intéressants voir en live.

Après la Cigale ou la Maroquinerie, We Have Band sont de retour sur la scène du Nouveau Casino, quatre ans après leur premier passage dans la salle de la rue Oberkampf. Il fait encore bien jour en ce vendredi soir, enfin dégagé et presque tiède du mois de mai ; mais la salle du Nouveau Casino est plutôt connue pour sa noirceur et son ambiance underground. De quoi ravir la première partie du soir, Jerry Paper, et ses ballades électro folk aux sonorités distordues qui aimeraient rivaliser avec un Darwen Deez dans son goût du kitsch et des mélodies inattendues, mais qui, pour l'instant en tout cas, dérange plus qu'il ne fédère avec ses tripatouillages sonores made in California.

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En configuration scénique, donc accompagné d'un batteur qui n'est plus Marc Pell (parti se consacrer, pour un temps seulement, à un side-project), les We Have Band sont attendus et même espérés après la prestation un peu neurasthénique de Jerry Paper. Ce public, très nombreux, est venu pour remuer, gigoter et même danser sous les beats du groupe dont les membres n'ont jamais cessé de déclarer qu'ils arrêteraient le jour où leurs titres ne les feraient plus danser eux-mêmes.
Dede, qui avait qui pris quelques semaines de repos méritées, le temps d'accoucher et de se remettre de ses émotions, a réintégré la formation qui s'était passée d'elle sur scène pendant quelques temps, laissant certaines villes dans le regret de ne plus admirer la sensualité de ses pas de danse et son charisme, non déplaisant... La jeune mère semble avoir totalement récupéré et goûte son retour d'une tenue affriolante et d'un jeu de jambe assuré. Depuis cinq ans, We Have Band sont l'un des meilleurs groupes pour faire danser intelligemment.

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Capables de proposer aussi bien des titres sensibles et planants comme le beau Everystone que des bombes funky telles que Divisive, le trio, quatuor d'un soir, rassure avec son troisième et dernier album en date, Movements, après un précédent opus, Ternion, qui avait un peu surpris par son... introspection. Des titres récents comme Modulate prouvent que We Have Band n'ont rien perdu de leur savoir-faire électro pop en faisant remuer toute une salle de spectacle et son balcon. En cela, Movements rejoint le premier album du groupe dans le nombre de titres à énergie ondoyante qu'il renferme. Découpés sur leur fond de scène habituel composé des trois lettres fétiches, « WHB », ces Anglais toujours signés chez Naïve grimpent les marches de la consécration deux à deux et ont le mérite de fédérer un public sur plusieurs générations.

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Si la salle du Nouveau Casino est toujours un basse de plafond alors que luit encore un chaud soleil à l'heure d'été, le set de ce soir et son seul rappel conclu sur l'imparable You Came Out nous font voyager quelques heures dans le temps à une heure où l'obscurité règne pour le plus grand plaisir des night clubbers. Et ressortir si tôt du Nouveau Casino laisse l'impression étrange d'avoir passé toute une nuit à raver avant de devoir rentrer, un peu déboussolé, quelques heures avant un nouveau lever de soleil et une prochaine soirée à danser...