Everyday is like Monday, c'est finalement ce que devrait chanter l'ex-leader des Smiths puisque après le passage lundi dernier de
Morrissey dans la salle du Grand Rex, se produisait en ce début de semaine son ex-compère guitariste au Trabendo. Je veux bien entendu parler de
Johnny Marr. Ce concert avait été initialement programmé à la Maroquinerie mais suite à une prévente bien meilleure qu'espérée le mancunien a dû trouver refuge dans un endroit un peu plus adapté, ce qui n'a d'ailleurs pas empêché ce concert d'afficher complet le soir même. Et même si le Trabendo n'est pas aussi prestigieux que le Grand Rex, le bonhomme mérite bien mieux que le second rôle qu'on a toujours voulu lui donner. Mais avant de revenir sur sa performance, il convient de s'intéresser à celui des tous jeunes anglais de
Childhood qui officiaient en première partie.

Déjà présents à Paris en juin dernier en première partie des New Yorkais d'
Interpol, les britanniques avaient séduits le public de l'Alhambra avec une performance de très bonne tenue, alors que leur premier album,
Lacuna, n'était pas encore dans les bacs. On espérait donc une confirmation pour ce nouveau passage dans la capitale et le moins que l'on puisse dire c'est que nous n'avons pas été déçus. Démarrant le set avec l'excellent
You could Be Different, le quintet annonce immédiatement la couleur avec des sonorités oscillant entre pop psychédélique et cold wave. Les guitares sonnent très années 80 et on ne peut s'empêcher de penser à
The Cure ou à
Echo And The Bunnymen en regardant ces gaillards d'à peine vingt ans nous en foutre plein les oreilles. Ils sont un peu à l'étroit sur la scène du Trabendo, un tant soit peu raccourcie pour leur performance, mais cela ne les empêche pas de brillamment interpréter
Pinballs,
Falls Away ou encore
Solemn Skies. Une trentaine de minutes se sont écoulées et il est déjà temps de les voir sortir de scène, terminant par la même occasion cette tournée avec Johnny Marr. Nous aurons l'occasion de les retrouver une fois encore à Paris en première partie de
Bombay Bicycle Club le 25 novembre prochain.

Mais l'évènement de cette soirée, c'est bien entendu le premier véritable concert de
Johnny Marr en tête d'affiche en France. Déjà venu s'exprimer sur la scène de Rock En Seine en août 2013, l'anglais avait un peu boudé la France, surtout ses salles, au moment de la promo de son premier disque solo. Fort d'un nouveau disque sorti il y a tout juste un mois, celui-ci va se rattraper de la plus belle des manières en nous livrant un set de haute tenue et rempli d'émotions.
A 21 heures pétantes le mancunien s'élance avec un
Playland très énergique. Les chiens sont lâchés ! Élégant dans sa chemise rose sur laquelle il porte une jolie veste en arborant le sourire, l'ex-Smiths nous gratifie très vite de la magie de
Stop Me If You Think You've Heard This One Before. Magnifiquement épaulé par ses musiciens, Johnny Marr s'en sort avec les honneurs vocalement. Il serait faux et idiot de dire qu'il sublime les morceaux des Smiths de sa voix, mais musicalement certains feraient bien de prendre des cours, car des instants de grâce, il y en a eu plusieurs hier soir, notamment avec l'immense
New Town Velocity dans une version absolument magique. Ayant tombé la veste juste avant ce miracle musical, le prodige nous gratifie d'un
Headmaster Ritual de folie.

Se promenant entre les chansons de son premier et de son second opus, Johnny Marr semble prendre un véritable plaisir à être là. Il saute sur scène au cours d'un
Back In The Box sacrément percutant. En voyant un tel concert, on se demande vraiment pourquoi il a attendu autant de temps avant de se lancer dans cette carrière solo. En tout cas, bien lui en a pris. Après le funky et tubesque
Easy Money, le britannique replonge dans une autre de ses anciennes collaborations. Celle avec Bernard Sumner de
New Order,
Electronic, pour une réinterprétation plutôt réussie de
Getting Away With It.
How Soon Is Now? venant ensuite clôturer son set. Deux ou trois minutes de répit, puis Johnny Marr, en t-shirt bleu cette fois, et ses musiciens reviennent pour un rappel de quatre titres, débutant par l'excellent
Still Ill. Et même si nous aurions préféré entendre
Please Please Please Let Me Get What I Want plutôt que
I Fought The Law de The Crickets, nous avons tout même droit à six morceaux des Smiths ce soir, le show se terminant de la plus belle des manières avec l'hymne
There Is A Light That Never Goes Out pour 1h35 de joie musicale très intense.
On espère revoir le bonhomme sur scène en France prochainement. Il aura quoi qu'il en soit prouvé qu'on pouvait sérieusement compter sur lui. Viva Marr !