Lianne La Havas devait initialement jouer le 1er décembre décembre au Bataclan à Paris, mais pour des raisons qu'il n'est pas nécessaire de rappeler, sa venue en France a été reportée au 21 mars au Casino de Paris.
Le concert annoncé à 20h ne démarrera qu'aux alentours des 21h30. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on l'aura attendue jusqu'au bout ! La première partie a été assurée par la jeune
Pomme qui a déjà tout d'une grande. Seule sur scène avec sa guitare aux sonorités folk, elle nous a livré quelques textes sincères.
Lianne La Havas fait son entrée sur scène sans ses musiciens pour nous interpréter
No Room For Doubt, une façon de nous rappeler ses débuts, puisque c'est grâce à ce titre issu de son premier album qu'elle s'est fait connaître. Dans sa jupe blanche moulante et perchée sur des talons vertigineux (vingt centimètres, easy !), Lianne a des allures de Diva. Pourtant, son comportement est à l'opposé. Elle est proche de son public, répond sans hésiter à ses déclarations (« I love you, I love you All »). De l'amour, elle nous en transmet.
Sa musique quant à elle, se fait intime. Alors qu'elle manie une guitare semi-hollow, capable de sortir des sons puissants rock ou rythm 'N' blues, Lianne joue ses notes en toute discrétion. Sa voix puissante se fait presque murmure pour appuyer des textes intimes. Elle écrit
Fairy Tales pour sa nièce et on l'imagine la lui chanter, telle une berceuse. Elle évoque également ses origines jamaïcaines à travers
Green And Gold.
Exceptés quelques titres qu'elle joue en guitare/voix, elle est la plupart du temps accompagnée de ses musiciens dans une formation classique ainsi que d'une choriste. La fosse est plutôt calme, ambiance briquet plus que dancefloor, mais néanmoins complètement sous le charme. Lianne La Havas donne à son public. Elle est heureuse de partager avec lui ses compositions et cela se ressent. Elle le fait chanter sur
Midnight et l'encourage à frapper dans ses mains sur
Ice Cream. « Turn up the love / Turn up and watch it sing / As we grow / The future we don't know, know / Unless we're together, together ».

C'est exactement ce que nous faisons : nous faisons grandir l'amour en chantant ensemble le refrain de
Grow. Lorsqu'elle nous dédie
Unstoppable une émotion particulière se dégage dans la salle. Inévitablement, nous avons une pensée au Bataclan. Cela nous donne d'autant plus envie de vivre ce concert et de rester suspendus à ses lèvres.
Ses octaves, il n'y a pas de doute, elle les maîtrise, mais elle n'en abuse pas. C'est justement cela que nous aimons chez Lianne, elle préfère mettre l'accent sur l'émotion que de démontrer ses performances vocales en permanence. Son titre
Wonderful en est une belle preuve. Une instrumentation toute en douceur, lente, presque dépourvue de percussions. Le rythme des paroles lui est plus marqué avec ce refrain qui revient sans cesse : « Wasn't it kind of wonderful ». Il évoque à la fois la douleur de la séparation et le bonheur des moments partagés à deux. Cette électricité qu'elle décrit, on la ressent à notre tour, elle nous bouscule de l'intérieur. Un morceau vibrant, lyrique qui vient enjoliver la musique folk house de Lianne La Havas.
Un beau concert, qu'on aura certes attendu, mais qui ne nous aura pas déçus !