Après moult changements dans la programmation de son concert parisien, le quatuor Franco-Ecossais Babe se retrouvait finalement relégué en première partie de NO ZU sur la scène du Badaboum.
Venus défendre leur tout nouvel album
Kiss And Tell, Gerard Black et sa bande investissent la petite salle du 11ème arrondissement aux alentours de 21h, le tout devant un parterre d'auditeurs bien trop disparate. Qu'à cela ne tienne, le groupe n'est en aucun cas décontenancé et commence le set avec le titre intro du nouvel album,
Ayo. Nous voilà de suite plongés dans l'univers propre au quartet. Voguant sur une pop électro relevée d'une basse savamment dosée, la voix haut perchée et si spéciale de Gerard nous enferme dans une rêverie dont il est dur de sortir.

Le groupe enchaine avec un autre nouveau titre,
Realistic. Si sur album le son se veut résolument électro, l'histoire est toute autre en live. La basse d'Amaury se retrouve mise au premier plan avec des lignes à en faire rougir plus d'un. Autre « nouveauté » dans le groupe, c'est désormais John Bailly Junior (ex-Dananananaykroyd et Alarm Bell) qui se retrouve à la batterie et on ne peut être que ravi. Frappe toujours aussi lourde et efficace, l'écossais complète à merveille ses acolytes et il réside ainsi en Babe une jolie cohésion qui donne une dimension encore plus grande et appréciable aux morceaux joués ce soir.
Le groupe ne se pose aucune question et décide de tout miser sur
Kiss And Tell. Aucun titre de
Voltery Flighty ne figurera sur la setlist. Mais il est difficile de leur en vouloir tellement le nouvel album est hypnotique et sonne à la quasi perfection. Le public est malheureusement toujours peu nombreux mais Gerard est quant à lui ravi de voir bon nombre de personnes qu'il connait bien. Mention particulière pour
Ecce Poque et son côté suave mélangé aux envolées lyriques du chanteur, le tout encore et toujours accompagné à merveille par les instruments. On serait presque déconcerté de la manière dont Gerard Black monte dans les aigus sans aucune difficulté.

Le groupe n'hésite pas non plus à surfer sur différents styles de musique, on relève le côté cold wave sur
Wisteria ou encore la brit indie typique du milieu des années 2000 sur
Scooping Pints et sa guitare diablement dansante et efficace. Ce titre à lui seul est un vrai tube et peut finir sans aucun doute sur votre playlist estivale. Le temps de retomber dans des abysses plus dark sur
Big Part avant de repartir dans une reprise de
Touch Me » très années 90 avec ses bits typiques de la période Eurodance.
N'ayant droit qu'à trente-cinq minutes de set, Babe clôturent avec
Primo (également dernier titre sur l'album). L'intro martelée en long et en large reste de suite en tête et le public, jusque là très présent et réactif part presque en transe pour accompagner le groupe sur ces quelques dernières minutes de concert. S'ensuivent quelques remerciements supplémentaire et Babe quittent avec modestie la scène du Badaboum. Dans la salle les sentiments divergent : on vient sans aucun doute de vivre un set parfaitement maitrisé et haut en couleurs, mais de l'autre côté surgit cette pointe d'amertume de ne pas en avoir eu assez. Espérons que Babe reviendront vite et cette-fois ci en headliners car ils le méritent amplement.