Babe

A quelques mois de la prochaine Coupe du Monde de football, qui se jouera au Brésil et sans elle, l’écosse se recentre sur son cœur de métier, la musique, et vient tout juste de communiquer le nom d’un nouveau super-groupe 100% haggis, successeur de The Reindeer Section et consorts.
Babe, puisque c’est de lui qu’il s’agit ici, est un animal biscornu aux couleurs variées, monté par deux ex-Findo Gask, Gerard Black (Francois & The Atlas Mountains) et Michael Marshall, et sur lequel siègent également Thomas Ogden (Popolo) et Amaury Ranger (Frànçois and The Atlas Mountains, encore). Voilà pour les principaux protagonistes, mais on ne doute pas que d’autres ont, de près ou de loin, participer à l’aventure. D’ailleurs, si vous restez attentifs, il se pourrait que vous entendiez résonner la voix cristalline de Lauren « CHVRCHES » Mayberry au détour de quelques titres.

A bien écouter Volery Flighty, on se dit que, décidément, les chiens ne font pas des chats. Certes, Frànçois and The Atlas Mountains et Babe racontent chacun leur histoire, mais les deux partagent toutefois bien des choses, parmi lesquelles un goût prononcé pour les fresques oniriques et les ambiances chargées de fantaisie douce.
Moins pop qu’un Piano Ombre, et de fait plus difficile d'accès pour l’auditeur lambda, le premier né de Babe est un objet délicat, gorgé de lyrisme, et volontiers déstabilisant : à force de digressions tout d’abord, mais aussi parce que les nappes synthétique qui drapent tout du long l’album semblent hésiter entre instaurer un froid sec de cathédrale (Great Coat, Volery Flighty, Tilt) et rehausser la chaleur toute amicale qui s’échappe de riffs de guitare fleurant bon l’hémisphère sud (Aerialist Barbette, Bx Beetweenwhiles, Purl).
Alors, si son cœur balance à l’infini entre les cultures, Volery Flighty sait aussi faire preuve de constance dans sa production. Parfaitement réalisé d’un bout à l’autre, le disque séduit par des arrangements de qualité, et des harmonies vocales qui, autour de la voix lead (aérienne comme il faut), n’hésitent pas à s'aventurer en terres baroques.

En fait, ce qu'il manque à ce disque au demeurant très frais et tout à fait intéressant d'un point de vue musical, ce sont des titres forts, des mélodies qui accrochent l'oreille et jamais ne la lâchent. De ce point de vue, le bouzin est un peu chiche, et force est de constater que les morceaux les plus emballants se concentrent dans sa première moitié (Bx Betweenwhiles, Falling In The Apples, Tilt).
L'écoute du premier album de Babe n'aura pas été désagréable, mais ça, on ne s'en souviendra très certainement plus quand l'heure sera au bilan. Dommage.