Trois ans presque jour pour jour après leur dernier passage au Zénith de Paris, Kasabian étaient de retour le samedi 11 novembre pour faire la promotion de leur dernier né,
For Crying Out Loud. Si l'album est loin de faire l'unanimité, le concert, en revanche, n'a déçu personne.

C'est dans un Zénith encore clairsemé que débarque la première partie. Visiblement très attendu par certains fans,
Slaves réussissent à réveiller la salle et faire monter peu à peu la température. Les musiciens du duo punk anglais ne ménagent pas leur peine. Debout, torse nu, Isaac Holman tambourine sur sa batterie comme si sa vie en dépendait. Pendant les trente minutes que dure le set, son énergie ne retombe jamais. Il vient régulièrement s'assoir sur les amplis à l'avant de la scène pour s'adresser à nous. S'ils ne sont que deux, c'est que personne d'autre ne voulait jouer avec eux, nous raconte-t-il. Qu'importe, ils n'ont pas besoin d'être plus nombreux pour envoyer la sauce. Dans la fosse, des pogos apparaissent, il se met à pleuvoir de la bière et de nombreux Britanniques éméchés braillent déjà. Cette première partie a des allures de séance d'échauffement avant le cours de fitness géant qui va suivre.

Sur les coups de 21 heures, l'arrivée de
Kasabian est annoncée par l'enchainement des génériques de Walt Disney, d'Universal et de 20th Century Fox, comme pour bien nous faire comprendre que le concert sera épique. Les Anglais entament leur set avec le single de leur nouvel album,
Ill Ray (The King), mais fort heureusement ils sont loin d'avoir délaissé leurs anciens albums ce soir. Entre
Empire, Club Foot, Shoot The Runner et
Underdog, la setlist a tout l'air d'un Best Of et aucun classique n'a été oublié. Le public en devient fou et des pogos absolument gargantuesques se forment devant la scène.
Le Zénith n'est cependant pas tout à fait complet. Les absents ne savent pas ce qu'ils ratent. Le rythme est effréné et les enchainements sont redoutablement efficaces. Difficile de faire mieux que l'intro de
The Doberman suivie de
Take Aim. L'euphorie retombe toutefois un peu sur les morceaux du dernier album, qui n'ont pas vraiment la faveur du public, et les spectateurs en profitent alors pour prendre une pause bien méritée. Le single
You're In Love With A Psycho, notamment, peine à trouver un public aussi enthousiaste que ses prédécesseurs.
Le groupe est en pleine forme, comme toujours, mais son style a un peu changé. Tom Meighan ne joue plus les gros bras en nous montrant ses muscles. Il ne fait plus le connard arrogant qui se prend pour le roi du monde. C'est le temps de l'amour pour Kasabian. Sergio Pizzorno descend dans la fosse des photographes sur
Treat pour se rapprocher du public. Tom et Sergio affichent leur complicité à coups de « my brother », ils nous disent qu'ils nous aiment, et ils dédicacent des morceaux à leurs petites-amies. Une attitude qui peut sembler un peu forcée mais qui n'enlève en tout cas pas grand-chose à l'énergie du concert.

Petit moment émotion à la reprise avec un
Goodbye Kiss qui nous arracherait presque quelques larmes, interprété en duo par Tom et Sergio, en acoustique, sous les lumières des téléphones portables. Les autres musiciens reviennent ensuite sur scène pour
Comeback Kid puis c'est au tour de Noel Fielding de rejoindre le groupe sur
Vlad The Impaler. L'acteur un peu barré, qui jouait le rôle de l'Empaleur dans le vidéo clip du titre en question, apparait également plus récemment dans celui de
You're In Love With A Psycho. Enfin, le concert s'achève, comme souvent, sur l'un des meilleurs morceaux de leur troisième album,
Fire. Il faut admettre que ce final, comme le reste du concert, est assez calibré et ne laisse pas beaucoup de place à l'imprévu. Il n'empêche qu'on peut difficilement imaginer un meilleur final que ce morceau idéal pour fédérer les énergies une toute dernière fois avant de repartir chacun chez soi.
Après un peu moins de deux heures de concert, on en ressort avec de grosses courbatures, quelques égratignures, et on en redemande. C'est vrai que ça fait du bien le rock'n'roll.