La dernière fois que le groupe Blossoms est passé en France, c'était à l'Olympia à Paris en première partie de Noel Gallagher, quelques jours avant la sortie de leur deuxième album
Cool Like You - plutôt pas mal de se faire inviter par l'un des artistes que l'on admire. Cette fois, on les retrouve dans une salle plus modeste mais racée pour le rock, en tête d'affiche de la Maroquinerie.
On entre pile à l'heure pour la prestation des cinq garçons dans une salle qui déborde. La foule amassée nous oblige à rester à l'arrière avec une vue partielle de la scène à cause des colonnes en béton. Petit désagrément vite oublié. Le groupe lance le top départ avec une brève introduction instrumentale qui a le bon goût métallique des cordes des guitares, puis attaque le set avec
At Most A Kiss.

Après trois morceaux de leur premier album, c'est avec
I Can't Stand It qu'ils entament le second. La musique est davantage bercée par des influences rétro style année 80, mais je dois bien reconnaître que le son mélodieux du synthé nous donne envie de danser. Je craignais que nous tombions dans quelque chose de trop pop avec tous ces arrangements électroniques sur l'album et sur scène, mais je suis agréablement surprise de constater qu'ils en font juste ce qu'il faut pour ne pas gâcher l'aspect rock.
La musique de Blossoms reste relativement linéaire et offre peu de surprises, mais on doit reconnaître qu'en terme d'efficacité, le quintet atteint un score de 200%. Leurs titres fonctionnent, à tel point que chacun d'eux pourraient faire un tube. Leur prestation sur scène est impeccable. Ils savent quoi envoyer et à quel moment pour ne pas laisser l'ambiance retomber et ne permettent aucun temps mort.
L'ambiance est sans conteste le point fort de cette soirée. Ils n'ont pas besoin de grand chose pour chauffer le public, pas même de faire la causette, leur présence suffit. Nous avons à faire à une fosse survoltée ; le groupe ne semble pas préparé à autant d'engouement ! Une personne se met à slamer sur
Cool Like You, titre éponyme de leur nouvel album, mais voyant celui-ci se rapprocher de la scène, le chanteur fait une remarque pour mettre fin au raffut. Il provoquera un nouveau slam un peu plus tard après avoir fait monter une fille sur scène, probablement à un moment qu'il estimera plus opportun. Des sweatshirts volent tandis que la piste se transforme en dancefloor.

Blossoms nous accordent un court moment de répit avec
My Favorite Room. Tom Ogden nous signale que c'est la chanson pour les coeurs brisés, "so enjoy". Il commence à jouer seul avec une guitare acoustique avant d'être rejoint par son groupe. Tout le monde sort les smartphones pour capter l'instant, conscient qu'il s'agit du petit moment émotion de la soirée, du seul. La larmichette ne vient pas, car il est tout simplement IM-PO-SSIBLE de souffler le froid avec un public aussi chaud ! Tom Ogden reprend alors
Last Christmas de Wham!, il ne faut pas plus que quelques mots pour que le public reprenne la suite des paroles en choeur. Comme s'il n'attendait que ça, un pogo se forme dès le titre suivant. Et quel titre ! Probablement le plus puissant du groupe, avec des guitares qui grincent et une batterie bien énervée sur
Blow avec un refrain à l'efficacité redoutable (encore !). On en aurait aimé d'autres des comme celui-ci, mais ce serait de la gourmandise, parce que Blossoms nous gâtent déjà beaucoup.
Et à partir de là... ils sont inarrêtables ! Ils ne restent que trois morceaux et ils donnent tout avec
There's A Reason Why (I Never Returned Your Calls),
Unfaithful et bien évidemment le très attendu
Charlemagne qui fait l'unanimité. Ils nous quittent sans rappel, le concert est passé à la vitesse de la lumière : dix-neuf morceaux en 1h15 seulement. Ils ne sont pas bien vieux, n'en sont qu'à leur deuxième album, mais en ont sous la pédale. Nous repartons convaincus.