En première partie des anglais de Blossoms ce soir, les français de
Bigger délivrent un set pop bien senti. Les compos sont carrées, leur exécution intéressante. Le chanteur possède un certain charisme. Un bon petit set comme entrée en matière pour la soirée.

Pour
Blossoms, c'est le premier concert à Paris en tant que tête d'affiche. Le groupe affiche clairement sa volonté de s'inscrire dans le patrimoine mancunien avec New Order, les Smiths et les Happy Mondays joués par la console avant de monter sur scène.
Les anglais débutent leur set de la meilleure des manières possibles avec
Blow, l'un de leurs meilleurs morceaux, une rock-song incendiaire avec un fond psychédélique du meilleur effet. La version de ce soir est parfaite, puissante et tranchante. Tom Ogden se la joue jeune Jagger arborant un look de scène qui fait irrémédiablement penser à celui du chanteur des Stones à Altamont.
At Most A Kiss est tout aussi réussie. Le morceau mériterait de devenir un classique avec ce son pop made in Manchester auquel le groupe ajoute une délicieuse touche post-disco aux claviers. Avec une si belle entrée en matière, on s'attend au meilleur mais les choses se gâtent par la suite. On avait senti à l'écoute du premier album du groupe de Stockport que les nouveaux morceaux n'étaient pas aussi bons que ceux des premiers EPs.
Confirmation sur scène :
Honey Sweet sonne guimauve variété,
Smashed Pianos n'a guère d'intérêt, et si
Deep Grass est un bon morceau pop, il ressemble trop à Blossoms essayant de retrouver la splendeur d'antan. On s'étonne de voir un groupe qui était capable de produire autant de titres superbes en un temps record retomber aussi vite dans la banalité.
Heureusement, on entend toujours avec plaisir sur scène les premiers morceaux du groupe :
Blown Rose est une vraie merveille pop,
My Favourite Room une délicieuse ballade, et l'enchaînement des deux morceaux semble une évidence.
Cut Me And I'll Bleed est un vrai bon rock stonien et montre le groupe aussi à l'aise sur le versant rock que sur celui pop.

Le quintet termine son set par
Charlemagne, un de ses titres phares, avec ce son dansant héritier du meilleur de la Haçienda. Puis le groupe quitte la scène et ne reviendra pas. Trois quart d'heure de concert, pas de rappel et une attitude qui rappelle celle des groupes anglais du passé qui semblaient vivre comme une épreuve le fait de jouer à Paris. Tout au long du set, il y a eu cette impression que Blossoms n'étaient là que pour expédier les affaires courantes.
Le groupe pense peut être que la France ne les mérite pas, car s'ils sont devenus stars outre-Manche, c'est encore loin d'être le cas dans l'Hexagone. Le public semble dépité, déçu et perplexe. Les mancuniens nous doivent une revanche. Ils pourront la prendre dès le 7 novembre en première partie de Jake Bugg.