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The Good, The Bad And The Queen

Paris, Album de la Semaine - 15 décembre 2006

Live-report par ALF

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Damon Albarn se croit tout permis. Y compris de réunir Paul Simonon (bassiste de The Clash), Simon Tong (guitariste The Verve) et Tony Allen (batteur de Femi Kuti) pour former un troisième groupe qui dépasse les expériences de Blur et Gorillaz. Ambiance feutrée et chapeaux haut de forme pour un concert plein de promesses.

Rares sont les élus qui ont pu assister au show. Après une course dans la plaine Saint Denis, une attente démesurément longue, on voit enfin arriver Damon Albarn et sa troupe. Car malgré les pointures qui l'entourent, Damon Albarn reste bien le chef de la bande, celui qui gesticule et s'excite à son piano, dents serrés et doigts crispés. Celui qui n'hésite pas à s'arrêter pour gueuler quand son micro ne marche pas bien. Celui enfin qui s'adresse à son public, alors que les autres membres du groupe semblent jouer pour eux, se retournant plus souvent les uns vers les autres que vers les spectateurs.

Dans un décor à mi-chemin entre western et club de jazz enfumé, The Good, The Bad and The Queen explore les frontières du son, de la musique de saloon à l'électro, dans un style qui rappelle un peu celui de certains titres du second album de Gorillaz tel que Fire Coming Out of the Monkey's Head. Le groupe a joué les douze titres prévus dans l'album qui sortira à la fin du mois, des morceaux à peine dégrossis qui ne sont parfois pas tout à fait maîtrisés. Damon Albarn n'hésite alors pas à en rejouer certains plusieurs fois, comme Kingdom of Doom ou Herculean, face à un public qui ne s'en lasse pas. Car la musique de TGTBTQ se décortique avec minutie, et l'auditeur nécessite plusieurs écoutes avant d'en apprécier pleinement l'étrange complexité.

L'ancien chanteur de Blur aime surprendre. Il évoque les ballades du groupe le long du canal londonien dans une atmosphère mélancolique, parfois funèbre ou inquiétante. En fin de concert, Damon joue un discret "happy birthday" au piano pour célébrer l'anniversaire de Paul Simonon, avant de disparaître. Le public est conquis, et se dit que l'année musicale 2007 vaudra sans doute le coup d'être vécue.