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Pynch

Paris, L'International - 6 mai 2023

Live-report par Laetitia Mavrel

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Ce soir est pour votre chroniqueuse le premier aperçu (voir la chronique de Howling At A Concrete Moon) en live de Pynch à l'International à Paris. Souvenez-vous, il y a de cela vingt-trois jours maintenant, une éternité en ces temps diluviens de streaming musical, Pynch sortaient leur prometteur premier album qui a ensoleillé depuis lors les playlists des heureux lecteurs de Sound Of Violence. La pop colorée et tellement entêtante de nos jeunes premiers est venue éclairer le sous-sol de la salle parisienne, devant un parterre très bien rempli malgré le week-end prolongé.

Une fois n'est pas coûtume, nous accorderons quelques lignes au choix des programmateurs s'agissant des groupes qui ont ouvert la soirée. Sont présents Berling Berlin, groupe parisien dark et délicat et Bandeliers, ces derniers ayant tout particulièrement attiré notre attention. Groupe franco-britannique, composé de Jeffrey à la batterie, Fanny à la basse, Malcom à la guitare et menée par le chant très élégant de Declan, cette première demi-heure se déroule à l'écoute d'un psyché rock qui voit les guitares se décliner sous la forme de longues tirades garage tantôt sombre et sexy, tantôt punchy et promptes au headbang. Les influences assumées rappellent les répertoires des australiens de Pond et des américains de Wand, et le groupe débute alors sur les chapeaux de roues dès les premières notes. Avec un premier EP, Marco Polo, sorti en 2021, s'étant également fait les dents sur la mythique scène du Supersonic, le groupe prépare actuellement un deuxième mini-album auquel nous prêterons attentivement attention.


C'est donc chauffés à bloc que nous accueillons Pynch, menés par les frères Spencer et Scott Enock, et toujours accompagnés de James Rees aux claviers et à la casquette ainsi que de Julianna Hopkins à la batterie, à propos de laquelle nous découvrons qu'elle est native de notre belle contrée, l'assurance que si cette chronique parvient jusqu'au groupe, elle ne fera pas les frais de l'instrument de torture qu'est Google Translate. La formation revient pour une troisième fois dans la capitale, s'étant à deux reprises produit chez les copains du Supersonic, lieu où tout se passe pour celles et ceux qui l'ignoraient encore. Une première nous concernant et le plaisir de pouvoir tester en live l'excellent Howling At A Concrete Moon. L'intégralité de ce dernier est dévoilée et les titres gagnent encore plus en dynamisme joués sur la minuscule scène de l'International. Le charisme de cette cave à concerts et son illustre historique punk réussissent à ambiancer n'importe quel set s'y déroulant et les membres du groupe mènent ainsi leur power pop hyper fraîche sur un sentier un peu plus rocailleux, où l'on sent bien que l'esprit bagarreur de la rue Moret a comme envoûté les quatre musiciens.

C'est avec un réel plaisir que Spencer Enock, frère au chant et à la moustache, assortit la setlist de nombreux commentaires sur les titres interprétés, créant une sympathique complicité avec le public, les meilleurs singles issus de l'album tel Disco Lights, Maybe et l'hymne à l'adolescence 2009 font plus que convaincre les jeunes et moins jeunes, tout le monde chaloupant aux rythmes de ces titres solides. On apprécie les apports des boucles synthétiques tout du long de Tin Foil, Karaoke et de The City Part 1, durant lesquels public et membres du groupe eux-mêmes se déploient autant que possible dans l'espace qui leur est imparti, sous le lightshow vif rose et orange qui donne des airs de dancefloor ibisien au sous-sol.


Deux inédits du deuxième album à venir nous sont dévoilés : How You Love Someone et The Supermarket (ndlr : pronocé « le supermarché » en français quelque part au milieu du titre) semblent nous préparer une suite toute aussi convaincante car toujours aussi pétillante. Pynch maîtrisent un style qui ne révolutionne pas l'histoire du rock (ceux qui partent avec cet état d'esprit retombent généralement et très rapidement la tête la première sur le sol) avec comme seul but celui de nous faire danser au son d'une pop-rock boostée à la vitamine C, preuve en est les très bons London et Somebody Else.

Pynch est un groupe qui rayonne, sans prétention aucune, et partage de la façon la plus honnête possible son amour du rock festif, un brin candide et jubilatoire. Vivement la suite, tout simplement.
setlist
    Disco Lights
    Tin Foil
    Maybe
    2009
    Haven't Live A Day
    The City part 2
    The City part 1
    Karaoke
    How You Love Someone
    London
    The Supermarket
    Somebody Else
photos du concert
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