Beth Orton

C'est décidément dans les (très) grandes salles que nous avons la possibilité de voir Beth Orton sur scène à Paris. Après un passage en première partie d'Alanis Morissette à l'Accor Arena il y a tout juste un an, c'est au Zénith que l'Anglaise ouvrait cette fois pour The War On Drugs. Quand on connait un peu la discographie de la Britannique, on ne peut que regretter de ne pas avoir la possibilité de la retrouver en live dans une salle beaucoup plus adaptée à sa musique. D'autant que son dernier album, Weather Alive, paru l'année dernière, est peut-être le joyau de sa carrière.


C'est en tout cas à 20 heures tapantes que Beth Orton arrive sur la grande scène de la salle parisienne accompagnée de ses quatre musiciens dans un Zénith loin d'être plein et dans une atmosphère très moite. Elle s'installe derrière son clavier situé en place centrale et salue son public d'un « Bonjour » avant de démarrer son concert avec le titre qui porte le nom de son dernier disque. Dans un éclairage bleuté, les cinq artistes apportent à la chanson une sonorité plus noisy et encore plus puissante que sur le disque. On sent que l'album est fait pour la scène. Les compositions gagnent en texture en live. L'interprétation de Friday Night, au-delà d'être de circonstance, est tout bonnement magnifique. Beth Orton charme l'audience avec sa voix qui vient se marier avec élégance sur l'orchestration délicate délivrée par ses musiciens. Mention spéciale au claviériste qui passe au saxophone en dernière partie et apporte une musicalité encore plus classieuse à la chanson. Beth Orton est tout sourire et remercie le public mais aussi The War On Drugs, se déclarant être heureuse d'être là.

Fractals, autre extrait de son dernier album interprété ce soir, est davantage rythmé, avec une certaine connotation funk et expérimentale. La voix de l'Anglaise s'y fait davantage pénétrante. Elle s'excuse d'un « My french is shit, apologies » et amuse le public d'un « Je t'aime me et je t'aime you » avant de retrouver son instrument de prédilection : la guitare. Seule sur scène, le temps d'une magnifique version de Pass In Time, Beth Orton impressionne vocalement.


Le temps passe vite, d'autant que les chansons de Weather Alive sont assez longues et que le temps imparti sur scène est très court. Ses musiciens sont de retour et elle prend plaisir à mentionner le conseil que lui ont donné The War On Drugs : « Si tu parles trop, ils vont te dire de dégager. Eh bien ce n'est pas le cas ». Elle rit et se lance pour une version sexy et énergique de Haunted Satellite. S'ensuit une présentation des musiciens, et déjà les deux dernières chansons avant de devoir quitter la scène. Beth reprendra sa guitare pour le morceau final, Shopping Trolley, en compagnie de son groupe.

Quarante minutes seulement au final, même si on est conscient que cela n'est pas son choix de délivrer un set de cette durée. On a pris énormément de plaisir à retrouver Beth Orton sur une scène parisienne et on espère la revoir bientôt dans une salle plus adaptée à sa musique et pouvoir profiter pleinement du talent de cette artiste qui se fait trop rare en France.