J'avoue n'avoir jamais été un grand fan d'Oasis. Non pas que je n'aimais pas ce groupe, mais je le trouvais quelque peu surestimé. Même à leur époque de gloire (94-95), les concerts auxquels j'avais assisté d'eux étaient, il faut bien le dire, très bons, mais pas de ceux à vous rester en mémoire pour l'éternité. Même constat pour Noel Gallagher dont j'ai suivi la carrière d'assez loin et que je n'avais vu jusqu'à ce samedi qu'une seule fois sur scène (il y a cinq ans à l'Olympia pour un concert agréable mais pas renversant). Tous ces éléments mis bout à bout, en plus du fait que le concert du soir ait lieu au Zénith, la salle que je déteste le plus à Paris, avaient fait que j'étais très loin de m'attendre à la déflagration que j'allais me prendre dans la gueule.
En première partie ce soir on découvre
Ian Caufield. Le garçon a fait bien du chemin depuis 2018, année où il faisait partie de la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges. Cinq années plus tard, le voilà à assurer la première partie d'une star mondiale dans un Zenith bondé. Et le jeune homme ne semble pas plus impressionné que cela, montrant une vraie aisance scénique durant son set. Ian Caufield évolue dans un registre pop mais plus énergique que la pop classique avec une guitare bien mise en avant. Ses morceaux sont très plaisants à l'écoute, une belle découverte et un vrai futur talent.

Il en est des films comme des concerts : dès les cinq premières minutes, on sait que l'on va s'ennuyer, passer un bon moment mais sans plus, ou voir (ou entendre) quelque chose qui va nous submerger. Dès
Pretty Boy qui ouvre le concert, on sait que l'on est dans la troisième catégorie. La voix de Noel Gallagher est parfaite, sa guitare sonne superbement bien, dans une salle où d'ordinaire le son est mauvais, et les High Flying Birds semblent être dans une forme olympique.
Council Skies, Open The Doors, See What You Find, We're Gonna Get There In The End et
Easy Now sont tout aussi sublimes et montrent que
Council Skies, sorti en mai dernier, est peut-être le meilleur album de la carrière solo du mancunien.
You Know We Can't Go Back, tiré de ce formidable album qu'est
Chasing Yesterday, est encore, si c'est possible, un cran au-dessus. Et Noel Gallagher nous achève définitivement avec le tiercé gagnant qu'est
In The Heat Of The Moment,
If I Had A Gun... et
AKA... What A Life! qu'il dédie aux supporters de Manchester City. A cet instant c'est bien simple, on a l'impression que les Beatles se sont reformés ! Noel Gallagher a toujours été un mélodiste hors pair, mais la façon dont ces titres sont joués ce soir est tout simplement extraordinaire.

Après un
Dead In The Water joué à la guitare acoustique, le mancunien ouvre le chapitre Oasis. On est presque déçu par celui-ci tant la partie solo a été sublime, mais celle dédiée à Oasis va se révéler tout aussi majestueuse.
Going Nowhere et
The Importance Of Being Idle sont bonnes mais
The Masterplan enfonce tout. Noel Gallagher termine son set par un
Little By Little repris en choeur par une arène qui ressemble désormais davantage à un stade de foot qu'à une salle de concert.
Le groupe quitte alors la scène avant de la réinvestir quelques minutes plus tard pour un rappel fabuleux avec une excellente reprise de
Quinn The Eskimo (The Mighty Queen) de Bob Dylan avant un
Live Forever qui achève définitivement la salle et un
Don't Look Back In Anger hurlé comme un hymne par une salle conquise depuis désormais un moment. Un concert extraordinaire, musicalement parfait, avec en sus un public au diapason. Un très grand moment et un artiste peut-être au sommet de son art.