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The Pale White

Paris, Olympia - 26 mars 2024

Live-report par Laetitia Mavrel

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Le jeu des premières parties est un drôle d'exercice. Il peut se révéler payant comme catastrophique. Dans ce dernier cas, cela peut laisser des souvenirs amers aux artistes qui font les frais d'admirateurs bien trop zélés (fans extrémistes de Depeche Mode, je vous vois !). Mais si la mayonnaise prend, c'est alors un moment unique et à jamais gravé dans les esprits des groupes qui ouvrent le spectacle. En ce mardi 26 mars, deuxième représentation à guichet fermé de Pixies à l'Olympia, ce sont les anglais de The Pale White qui se voient confier la dure mission d'ouvrir les hostilités. Mais sans spoiler la fin de cet article, on peut d'ores et déjà compter The Pale White comme futurs nouveaux poulains de la rédaction.


Retour en 2021, en plein mois d'avril. Encore à moitié empêtrée dans la crise sanitaire, faisant des allers retour entre semi-confinement, jauges et autres attestations de sortie, votre chroniqueuse reçoit dans sa bannette le premier album de The Pale White intitulé Infinite Pleasure. Le disque des frères Adam et Jack Hope se présente comme un petit brûlot rock aux influences très stoners, l'ambiance étant plus tournée vers les plaines désertiques du grand ouest américain que vers le climat plutôt frais de Newcastle. Empli d'influences allant de The Black Keys à Queens Of The Stone Age, on ressent le cuir, la sueur mais également une certaine touche britannique qui évoque le premier disque de Royal Blood. Bref, Infinite Pleasure nous apparut alors comme un premier disque réussi, certes n'ayant rien inventé, mais convaincant dans la pratique de ce rock garage assez stylé.

A la suite de quoi le COVID-19 décida enfin de nous laisser tranquilles et nous allions perdre de vue le groupe. Nous faisons ici amende honorable, le trio depuis rejoint par le bassiste Dave Barrow a continué son petit bonhomme de chemin avec un EP sorti en octobre dernier, A New Breed. C'est en tapant ces quelques lignes que nous écoutons ce dernier et découvrons un trio toujours armé de sa grosse guitare rugissante mais qui semble avoir un peu recentré son style, le disque s'éparpillant un peu moins et offrant ce son très 90s qui semble définitivement marquer les productions actuelles. Ce pour quoi nous comprenons le choix judicieux de proposer aux jeunes anglais d'ouvrir pour les Pixies ce soir, qui interprètent dans leur intégralité Bossanova et Trompe Le Monde, albums qui ouvrirent l'ère grunge dès 1990.


Les spectateurs pour ce second soir sont dans leur grande majorité de retour et c'est probablement pour cela que l'accueil réservé à The Pale White se veut particulièrement chaleureux. Mais, évidement, pas uniquement, le set de trente minutes déroulant les morceaux les plus rageurs et dynamiques du jeune groupe. Avec son air de biker, la moustache parfaitement taillée pour la scène et le perfecto qui ouvre sur un tee-shirt Death To The Pixies (« nous sommes fans » déclarera-t-il timidement), Adam Hope se saisit de sa guitare et entame le set de son chant juste ce qu'il faut de puissant mais pas encore totalement caverneux. En rang d'oignon, laissant la batterie massive de son frère Jack au centre, avec excentré sur la droite Dave à la basse, le trio va interpréter un set parfaitement calibré pour l'occasion. On redécouvre alors quelques morceaux du premier LP comme That Dress et Medicine qui ne nous avaient pas marqués à l'époque mais qui ressortent ici comme revigorés.

On saluera particulièrement le charisme de Jack Hope, petit bonhomme vêtu ce soir d'un magnifique tee-shirt du King Tut's Wah Wah Hut, meilleur club d'Écosse et jamais égalé ce jour, qui dégage une énergie incandescente. Pourtant à peine perceptible derrière ses futs imposants, ce dernier vit à 200% tous les morceaux, se lève entre deux pour jouer avec ses baguettes et saluer la foule avant de finir à la toute fin du set à terre après quelques galipettes malicieuses. L'aura du groupe est réelle et ce dernier semble transporté par l'excitation des fans de Pixies, tous à fond pour ce second soir. Le concert remportera ainsi tous les suffrages, de la fosse aux premiers balcons.
On profitera alors à la fin du set pour échanger quelques mots avec les membres du groupe qui nous annoncent fièrement prévoir de revenir à Paris cette année avec sous le coude quelques nouveaux morceaux, peut être en vue d'un nouveau LP. The Pale White ont ainsi assuré pleinement le boulot de première partie ce soir et nous donnent envie de les retrouver rapidement en live.
setlist
    How Far Can You Push A Man ?
    List Of Enemies
    Validate Me
    Nostradamus
    Taste The Sun
    That Dress
    Medecine
photos du concert
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