Nous pouvons décidément toujours compter sur les copains du Supersonic pour nous permettre de découvrir sur scène les nouveaux talents testés et approuvés dans nos colonnes. Ainsi, c'est en janvier dernier que nous écoutions pour la première fois Skinner, alias Aaron Corcoran, avec son debut album
New Wave Vaudeville, petit disque au caractère bien trempé et aux très nombreuses références, qui vous file instantanément la patate.

En provenance d'Irlande, Aaron, accompagné de ses musiciens dont un saxophoniste rutilant, fait sa grande première parisienne au club de la rue Biscornet. Malgré un public légèrement clairsemé pour cause de mardi soir, tous les spectateurs répondent bien présents dès les premières notes de
New Wave Vaudeville, single qui ouvre également le disque et qui, avec ses accents tant disco que jazzy, nous plonge instantanément dans le monde assez baroque de Skinner. Du fun, rien que du fun, rehaussé par ce saxophone qui insuffle ce côté rétro, en nous évoquant au passage les aspects assez déglingués des (futurs) grands Opus Kink.
Hyper souriant, Aaron ne s'économise pas une seule seconde, triture sa guitare dans tous les sens, use et abuse de son vibrato pour étirer au maximum ses riffs, en ambiançant ainsi encore plus le set, également avec ses solos des djembés que nous ne sommes pas vraiment habitués à entendre résonner dans le club rock de la Bastille. Sous des lumières très vives, on peine presque à distinguer Aaron qui bondit partout et dont l'épaisse tignasse rousse se fond littéralement dans les nappes rouges du lightshow.

Ce dernier profitera des interludes entre les morceaux pour nous exprimer sa grande fierté d'enfin se produire à Paris, s'excuser de son piètre français pour préciser qu'il touche plutôt sa bille en Allemand. Pas étonnant alors d'entendre ainsi
Eisbär, reprise du titre de Grauzone datant de 1981 qui, à la sauce Skinner, s'écoute exceptionnellement bien.
Le set défile à toute allure, tous les morceaux joués issus de
New Wave Vaudeville comme
Tell My Ma,
Jesus Wore A Drag et le très bon
Calling In Sick, titre aux références Fall-iennes de haute-tenue, sont tous des petites fusées qui explosent dans le ciel du Supersonic. Cinquante minutes auront suffi pour booster notre début de semaine, nécessaire pour nous remettre en piste suite à ce long week-end de farniente chocolatée.