Ce soir à la maroquinerie c'est soirée garage punk revival et la playlist d'attente annonce la couleur avec des titres comme Holiday In Cambodia des Dead Kennedys...
Dans leur élément les Tu Seras Terriblement Gentille nous la font à l'arrache, en arrivant sans avoir branché leurs instruments sur scène et en commençant la minute d'après. Elles déclenchent ainsi les hostilités en criant au lieu de chanter, normal c'est du garage, mais très glam rock malgré tout.
Le groupe nous vient de Paris, et se veut très punk des années 70s, leurs influences allant des Thee Headcoatees à The Seeds en passant par les Ramones avec leur 1.2.3.4 qu'elles scandent à tout va. Le temps d'un titre, la guitariste chanteuse Suzanne troque sa guitare contre la batterie de Carine à l'occasion d'une chanson, on n'y voit que du feu tant ce CDD pourrait devenir un CDI... Dommage que la salle ne soit pas vraiment remplie pour ce premier groupe. Un seul bémol, que ces filles soient peut être trop gentilles et pas terribles au niveau de leur relations avec le public. Néanmoins un bon échauffement !
Apres ce vacarme acoustique la maroquinerie continue de nous faire plaisir, avec un groupe venu du bon vieux Londres. Les Priscillas entrent en scène, toujours surprenantes au niveau de leurs tenues. On avait vu les costumes de squelettes ou encore les chemises et cravates à la Green day, mais ce soir la délicieuse Jenny est en tenue de cuir très moulante, la bassiste
Kate Kannibal nous a sorti sa robe bleue façon écolière dépravée, la deuxième guitariste Guri Go Go adopte un style plutot Rockabilly des années 50 et la batteuse Hege Hotpants qui, comme son nom l'indique, porte une jolie jupe rouge que Jenny s'empresse de faire remarquer.
Autant dire que l'apparence est importante ! Heureusement, The Priscillas ce n'est pas que cela. Le concert commence avec la voix rauque de Jenny qui se fait entendre sur All My Friends Are Zombies, lequel nous plonge littéralement dans leur univers entre séries B et films pour adolescents.
Le groupe bouge beaucoup, les photographes ne savent plus où donner de la tete, et les échanges avec le public sont très fréquents. S'en suivent Can't Decide, titre plutôt dédié aux femmes (ça tombe bien c'est leur festival !), Timing, Lucy, Gonna Rip Up Your Photograph, Outer Space, (Don't) Follow Me, Oh Keiko, Holloway, Jimmy In A Dress, Fly In My Drink, Brain Surgeon et enfin Y.O.Y.
Le public est conquis et le rappel de ce soir sera pour la chanson Superhero ! Comme dans le clip, la performance est haute en couleur puisque les filles terminent leur prestation sur un éclat de papiers fluos volant partout sur la scène. En résumé, un bon groupe de scène, proche du public, abordable, et surtout qui fait pour le live.
Celles qui ferment la soirée sont les Gore Gore Girls, et avec un nom pareil, on « sang » que ça va faire mal ! A la balance déjà, le groupe semble un peu à cran, Amy Gore la chanteuse/guitariste n'appréciant pas les photographes et est apparemment remontée contre l'ingé son. Une fois lâchée, cette joyeuse bande de chiennes enragées se déchaine. Hammer, l'autre guitariste, telle une ancienne danseuse du Moulin Rouge, nous montre jusqu'où elle peut lever la jambe et s'approche aussi près qu'elle le peut du public.
Amy, qui n'en finit plus avec ses riffs puissants sur sa guitare Gresht (marque adoptée par tout le groupe d'ailleurs), finit par descendre dans le public telle une infirmière qui va prendre la température de ses patients. La batteuse Alicia Warrington tient quant à elle la cadence et les célèbres spots rouges de la maroquinerie réchauffent un peu plus la salle qui boue déjà depuis les premières notes. Elles finiront par un rappel et une belle ovation du public qui, ce soir, n'a clairement pas été déçu du spectacle.
Décidément ce festival nous réserve quelques bonnes surprises et je ressors de la salle gonflé à bloc par toute l'énergie ressentie ce soir !