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Operahouse
Noah And The Whale

Paris, Maroquinerie - 20 novembre 2008

Live-report par Kris

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Alors que la soirée s’annonçait potentiellement comme l’une des grosses affiches de ce début d’hiver, les annulations les semaines passées de Ra Ra Riot puis de Born Ruffians auront dès le début irrémédiablement plombées l’affiche de ce Inrocks Indie Club. Avec Noah And The Whale, un peu esseulé pour tenir la baraque, il y aura le folkeux Joseph Leon et les apprentis-trublions anglais d’Operahouse.

La Maroquinerie s’ouvre sur l’expressément impressionné Joseph Leon, qui face à un public déjà assez nombreux se retrouve seul avec sa seule guitare. Sympathique, tentant quelques boutades et interactions avec un public silencieux mais accueillant. Armé de ses quelques douces et lentes chansons folks, Joseph débute timidement pour imposer progressivement son mélodieux et mélancolique univers. Aux chansons pas forcément subtiles, le set du francophone anglophile barbu se laissent écouter entre plaisance et indifférence.

Sans transition débarquent les très jeunes anglais d’Operahouse, dont on sent qu’ils ne faisaient pas tellement partie de la programmation initiale. Décalés par rapport au calme de Joseph Leon et à la pop de Noah And The Whale, les quatre font ainsi toutes guitares dehors, enceintes à fond qui crachent et arrachent les tympans après un set acoustique. Aux chansons énergiques et naïves, les Operahouse n’ont pas vraiment grand-chose d’original. Compositions dociles et indifféremment entraînantes, les chansons du groupe grapillent ça et là quelques moments d’intérêts sans toutefois jamais convaincre. Les pauvres n’avaient ceci dit pas la tâche facile à remplacer Born Ruffians et Ra Ra Riot, et s’en sortent toutefois assez convenablement.

La salle est désormais remplie pour la petite sensation pop d’Outre-manche, Noah And The Whale, attendus comme une bête curieuse par de nombreux spectateurs. On le savait, mais on ne pensait pas que cela jouerait tant : il manque quelqu’un au groupe. Les chansons sur disque, produites et fortement travaillées, se révèlent sur scène parfois trop abruptes et rêches. La voix féminine de Laura Marling manque terriblement pour contre-balancer avec la voix grave de Charlie Fink. A quatre, Noah And The Whale joue de très bonnes chansons d’indie-pop. Mais le superbe premier album Peaceful, The World Lays You Down laisse transparaître un potentiel beaucoup plus important, une capacité de fascination nettement plus significative. Sur cette scène de la Maroquinerie se déroulait donc un sympathique concert sans réel temps fort ni excentricité. Des chansons un peu carrées, auxquelles manquent les ornements mélodiques si cohésifs sur album, qui rendent ainsi scéniquement les chansons trop classiques. Malgré le violon jouissif de Tom Hobden, l’ajout d’une musicienne aux cœurs et aux accompagnements serait un plus non négligeable, et aurait rendu Rocks & Daggers aussi fantastique que telle qu’on l’a connu. On retient cependant les belles Jocasta et Mary (en version non-mélo) et l’hymne ingénu 5 Years Time aux cœurs assurés par un public conquis d’avance. La reprise des Smiths en rappel sera un symbole d’une soirée qui aura vu l’un des groupes anglais émergeants les plus en vue du moment en dualité d’intérêts. Sans trop en faire, et malgré un set bien court de 45 minutes, Charlie Fink et ses camarades auront ravis ses adorateurs, tandis que leur réserve n’aura pas convaincu les autres. En gardant leurs arrières en se basant sur leur valeur certaine, Noah And The Whale aura toutefois fait le nécessaire pour faire une bonne prestation pour leur premier presque vrai concert parisien en tête d’affiche.
setlist
    Noah And The Whale
    Love Of An Orchestra
    2 Atoms In A Molecule
    Shape Of My Heart
    Give A Little Love
    Jocasta
    Mary
    Rocks & Daggers
    5 Years Time
    First Days Of Spring
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    Girlfriend In A Coma (Smiths cover)
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