Operahouse

Les jeunes membres de Operahouse ont bien retenu et répété leurs leçons. Totalement entichés de l’identité lad-rock de la scène anglaise des années 2000, les originaires de Camden font vibrer les cordes et fustigent les rythmiques au profit de compartiments sonores. Sur soli de guitares et de basses, s’enchaînent alors des blocs rythmés par le chant et découpés par le dictat de la batterie. Sur ce schéma, qui a fait le succès des Arctic Monkeys, est construit le single Born A Boy, cavalant à toute vitesse. En un peu plus de deux minutes, le single laisse s’exprimer guitare et basse, alternant le focus avec la bouillie globale du refrain où tout joue. Inégal en si peu de temps, Born A Boy garde néanmoins une fraîcheur candide qui se marie adéquatement à l’époque.

Surprise, la face-B est meilleure que le single. Moins vendeuse cependant. Plus posée et plus diluée, Telescopes joint cette fois à merveille un pop-rock efficace et un lyrisme sous-jacent, marqué par le recul et la mélancolie transparaissant dans la voix de Johnny Lloyd. Les instrumentalisations sont mieux dosées, la mélodie plus travaillée. Le groupe joue ainsi mieux ensemble, et cela s’entend. Moins brouillon que Born A Boy, Telescopes délivre certaines pistes à très probablement approfondir pour Operahouse, et laisse entrevoir des possibilités intéressantes.

Avec un peu plus de soin, Operahouse pourrait peut-être accéder à un niveau supérieur, qui sait ?