Good Shoes

Depuis la Flèche d'Or en octobre 2007, peu de signes de vie nous étaient parvenus de la part de Good Shoes. Au lieu de capitaliser immédiatement sur la notoriété de son premier album comme le ferait tout groupe indé qui se respecte, Good Shoes ont pris leur temps pour nous livrer leur second effort. Leurs petites chroniques désabusées du quotidien de Morden, banlieue londonienne soporifique, avaient laissé un souvenir prometteur. A priori, ils ont eu raison de nous faire patienter, car les nouvelles compositions, loin d'être simplement des restes de sessions de Think Before You Speak, ont gagné en ampleur, en précision, et en mélodicité. Reste à savoir s'ils seront ce soir capables de restituer en live cette ambition.

Programmés de façon quelque peu incongrue entre deux groupes à tendance electro pour cette soirée Club Folamour (Tresors et Casiokids), Good Shoes débarquent sur la scène du Point Éphémère en toute décontraction, avec leur nouveau bassiste Will Church (rescapé des Villains de Vincent Vincent). Les premières secondes de The Way My Heart Beats retentissent, et là il faut se rendre à l'évidence : sous leurs airs débonnaires et anti-hype, Good Shoes sont bel et bien redoutables.
Tom Jones à la batterie est d'une précision effrayante, tandis que son frère Rhys et Steve Leach à la guitare s'occupent de balancer leurs riffs taillés au rasoir, si galvanisants sur disque qu'on les penserait difficiles à reproduire sur scène. La basse de Will Church s'intègre parfaitement à l'ensemble en lui donnant une élasticité bienvenue. La setlist est parfaitement équilibrée entre les deux albums du groupe; morceaux récents et plus anciens s'enchaînent et se mêlent avec une fluidité étonnante.
Quelques aficionados agitent les poings fanatiquement pour accompagner All In My Head ou encore <>Ice Age, pourtant ce sont deux nouveaux morceaux qui impressionnent le plus ce soir : The Way My Heart Beats avec ses couplets supersoniques, et surtout Under Control, à la fois tube dancefloor irrésistible et démonstration de force du rouleau compresseur Good Shoes. City By The Sea est sans doute ce que Rhys Jones a écrit de plus touchant jusqu'à présent, sorte de grand frère de In The City, tandis que l'introduction de We Are Not The Same produit toujours son petit effet euphorisant.

Quand arrive Morden, le dernier morceau, personne n'a vu le temps passer et c'est déjà le moment de laisser la place à Casiokids. Toutes les meilleures choses doivent avoir une fin, et on devra attendre impatiemment le prochain passage de Good Shoes à Paris pour s'en remettre plein les oreilles. A priori, ce serait prévu pour la rentrée prochaine. D'ici là, il ne nous reste qu'à nous plonger avec passion dans leur nouvel album.