Les Bishops, on les a connus en mode quasi-caricatural mod-sixties avec leurs petits costumes cintrés, tels de mini-clones de Paul Weller, adeptes de la secte de ceux qui refusent de croire que nous ne sommes plus en 1964. Après deux albums et alors que sort en janvier leur nouvel EP
Sojourn, il était donc temps pour eux d'oser explorer les chapitres post-
A Hard Day's Night dans la biographie des Beatles.
C'est donc avec un look plus décontracté qu'ils débarquent sur la scène de la Flèche d'Or ce soir, en tête d'affiche de la soirée
French Made . Chemises à carreaux et jeans délavés, les Bishops ont adopté la panoplie plus passe-partout des indie-rockeurs de base. Le bassiste Pete s'est même fait pousser la barbe. Le groupe a également été rejoint par un nouveau guitariste, un certain Alex Bishop, qui n'est autre que le plus jeune frère des jumeaux, ce qui contribue encore plus à bouleverser l'identité visuelle du groupe. Qu'en sera-t-il musicalement?

Le point fort des Bishops en live a toujours résidé dans le charisme sans égal du chanteur Mike Bishop, véritable chien fou monté sur ressorts, qui se démène d'un bout à l'autre des concerts et finit toujours par conquérir même les plus réticents. Ce soir, ses talents de showman ne seront pas superflus, car l'ambiance qui règne dans la salle avant leur prestation est aussi glaciale que celle du dehors. Les trois groupes précédents ont apparemment complètement échoué à soulever l'enthousiasme des courageux qui ont bravé les conditions météo cauchemardesques de ce mois de décembre.
Le concert démarre sur d’anciens morceaux,
Higher Now, Life In A Hole et
Carousel, extraits du premier album, toujours aussi efficaces et bondissants, et comme prévu l’atmosphère est immédiatement réchauffée ! Ces morceaux rassurent également quant à la direction du groupe, le changement n’est apparemment pas aussi radical qu’on aurait pu le craindre. Les nouveaux morceaux arrivent, ils sont certes un peu plus atmosphériques et posés que leurs prédécesseurs, mais la patte Bishops est toujours reconnaissable. Ils se sont juste débarrassé de leur côté vintage le plus caricatural.
Ainsi ces titres s’intègrent parfaitement aux cotés des anciens, le concert se déroule sans temps mort, et la bonne humeur règne jusqu’à la fin. On leur réclame même un rappel malgré l'heure tardive. Les nouvelles chansons jouées ce soir, notamment
Oll Korrect et
Finding Out, apportent une respiration bienvenue entre les morceaux les plus rapides sans pour autant jurer avec le reste.

Avec leur nouvel EP, les Bishops enrichissent leur répertoire sans pour autant trahir leurs racines, ce qui aurait été dommage au vu de la sympathie que peut avoir pour eux le public français.