En ce début de mois de mars, Fran Healy nous donnait rendez-vous à la Maroquinerie pour un concert en petit comité. Entre titres extraits de son album solo et de ceux de Travis, l'Ecossais nous a livré un set magique, grâce à sa seule guitare et une présence scénique remarquable.
Il est 20h30 lorsque Francis, ou Fran pour les intimes, arrive sur scène, acclamé par le public. Le chanteur se présente brièvement - mais est-ce bien nécessaire ? - avant de nous raconter la façon dont il a composé le premier titre du set. C'est donc sans micro que l'Ecossais s'attaque à
20, écrit seul dans sa chambre, alors qu'il n'était qu'un adolescent rêveur. Fran aime les concerts intimes et nous le prouvera tout au long du concert, navigant entre ses deux guitares sèches et demandant de l'aide aux fans lorsque nécessaire.
Les chansons sont entrecoupées d'anecdotes savoureuses, de sa composition largement inspirée par
Wonderwall d'Oasis dont il est fan (Writing To Reach You), au titre écrit pour son fils, et qu'il a désormais en horreur (
Fly In The Ointment), en passant par sa rencontre avec Paul McCartney (As It Comes). L'humour est au rendez-vous, même lorsqu'il s'agit d'histoires plus sombres, comme l'absence d'un père illustrée par
As You Are.
L'entremêlement de morceaux de Travis et de compositions personnelles fonctionne à la perfection, et plonge les fans dans une douce mélancolie, notamment à travers
Sing,
Closer ou encore
Turn, repris en cœur par tous. Un concert peut être ponctué d'imprévus, en témoigne ce câble débranché durant
Driftwood. Fran le vit avec le sourire, profitant de l'instant pour faire de l'humour et charmer un peu plus les spectateurs.

Les rappels ne sont pas la tasse de thé - ironique pour un britannique - du chanteur, celui-ci préférant de loin la spontanéité. Pas de réel arrêt, donc, la fin du concert étant composée de titres choisis par les spectateurs. Nous sommes un instant plongé dans le chaos, les cris fusant de toutes parts. Un souci technique survient de nouveau, une corde de guitare ayant claqué en plein milieu de
Selfish Jean, mais le public s'en accommode parfaitement, aidé par le sourire charmeur de l'Écossais. S'ensuivent des erreurs dans les paroles qui provoqueront rires et acclamations dans la salle.
Le dernier morceau officiel sera joué de la même façon que le premier, sans micro et à l'aide du public. C'est donc le doux
Flowers In The Window qui clôt le concert, sous les applaudissements des fans, aux anges. Les lumières se rallument brusquement, nous faisant redescendre de force sur terre, après deux heures d'un concert enivrant.

A 22h30, le public sort de la Maroquinerie avec un sourire radieux sur le visage, grâce à la délicieuse soirée passée en compagnie du chanteur de Travis. Fran est un un homme en or, qu'on se le dise.