Muni d’un nouvel album,
Lupercalia, ainsi que d’une nouvelle couleur de cheveux, le romantico-pop Patrick Wolf retournait jeudi 31 mars sur la scène du Nouveau Casino, à Paris, après une date en 2009. Le concert n’est pas sold-out, mais ceux qui ont fait le déplacement sont des fans, des vrais. Un effectif impressionnant d’Anglais partage la fosse avec un essaim d’adolescentes.
Le déjanté
Rowdy Superstar assure une première partie déroutante. Le chanteur surprend les fans de Patrick Wolf, mais les conquiert vite par ses chansons hip-hop loufoques, telle l’entraînante
Tick Tock. Les deux danseuses qui l’accompagnent enchaînent des chorégraphies perfectionnées tout en faisant virevolter des lumières rouges. Avant de quitter la scène, l’énergumène à la combinaison à paillettes argentées et aux bijoux bling bling jette dans la fosse une vingtaine d’exemplaires de son album, devant un public surpris.

L’arrivée de Patrick Wolf est suivie d’un tonnerre d’applaudissements et surtout de hurlements de jeunes filles. Les quelques mamans accompagnant leur progéniture se remémorent à coup sûr leur jeunesse, lorsque le cri de « Patriiiick » résonne dans la salle plongée dans la pénombre. C’est par
Armistice, tiré de son nouvel opus, que commence le set. Batterie, basse, violon électrique, claviers, saxophone, guitare tantôt acoustique, tantôt électrique et parfois même harpe, se mélangent harmonieusement, sous les yeux ébahis du public. Cheveux rouges, chemise couverte de boutons, le chanteur garde un visage impassible.
Dès les premières notes de violon qui lancent le single
Time Of My Life, les cris de fans reprennent. Même scénario quand le groupe joue
The City ou
House. Le doux Patrick jette sur les mélomanes des premiers rangs des regards tendres, tandis que, collée à la scène, une petite blonde continue de verser des larmes. Le musicien multi-instrumentaliste jongle entre clavier, guitare et harpe avec aisance.
Le joyeux
The Magic Position déclenche une fièvre festive dans le Nouveau Casino, tandis que les paroles du tube sont sur toutes les lèvres. Les titres de
The Bachelor, tels que la chanson éponyme, ou encore
Who Will et
Hard Times, sont accueillis avec entrain par le public. Entre deux morceaux passés à s’affairer à la harpe, Patrick Wolf lance des bananes à l’assemblée. Saisissant des baguettes, il vient frapper quelques coups sur la batterie, en récitant quelques paroles du classique Aux Champs Elysées, en clin d’œil aux Parisiens.

Avant de jouer
Souvenirs, sa dernière chanson, l’artiste hypersensible se dévoile enfin, en expliquant qu’elle raconte l’histoire « de personnes qui ne (l’)ont jamais aimé en retour ». Un amour qu’il a trouvé en la personne de son compagnon, William, qu’il épousera l’été prochain, mais également un amour incontestable que lui porte aujourd’hui son public.