Chronique Single/EP
Date de sortie : 01.10.2008
Label :April 77 Records
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 26 octobre 2008
Trente ans après Joy Division, Project:Komanino propose une imitation très réussie de sa musique, de son look et du reste. Il en reprend tous les canons, sauf un, l’ambiguïté. Project:Komakino est un groupe au premier degré, sans faux semblants et sans complexes alors que son modèle mythique s’est promené comme un funambule entre punk et poésie romantique.
Tout y est, de la photo promo style Kraftwerk (un des groupes fétiches de Joy Division), aux titres des chansons ((CIVILITY) = colony, PENUMBRA1 = exercice 1) en passant par la guitare Vox qu'utilisait Ian Curtis. Voilà pour la cosmétique. Pour la musique, la copie est également très fidèle : les bruitages de synthés rappellent ceux d’Insight, des bruits parasites viennent étoffer la structure sonore des chansons, la rythmique est martiale, la voix gutturale. Il manque en revanche le mordant de la guitare de Bernard Summer et la batterie métronome de Steven Morris. Démarré comme un projet solo, le groupe s'est enrichi de trois musiciens, un bon départ.
(CIVILITY), reprend précisément les gimmicks des groupes de Factory entre 1980 et 1982 (Section 25, Stockholm Monsters), PENUMBRA1 s'en éloigne un peu plus. Le morceau est plus sombre, pour ne pas dire gothique, et il rappelle davantage les américains de She Wants Revenge ou les français de Poni Hoax.
Jusque là, aucun vrai groupe n'avait osé pousser la copie aussi loin. C’est probablement l'objet du projet de komakino, il sera d'autant plus intéressant de voir comment le groupe prolongera l'expérience sur ces prochaines sorties et sur scène, lieu où leur modèle excellait.