R O M A N C E

R O M A N C E est encore un groupe issu de la décidément hyperactive scène post-punk de Londres. Nous y retrouvons d'ailleurs quelques vieilles connaissances puisque plusieurs de leurs membres officiaient dans divers groupes aujourd'hui séparés tel qu'Ipso Facto (Samantha Valentine à la basse) ou Relics (Alexander Glover à la guitare). Des gens talentueux, un excitant label (DiscError) et une réputation flatteuse font que sur le papier tout est réuni pour casser la baraque.

A croire que c'est justement ce qu'ils ont essayé de faire... la face A, Another Place, est d'une lourdeur extrême, où lorsque le punk adipeux flirte trop dangereusement avec le hard rock godiche. La voix de Jamie Lovatt est particulièrement gueularde, tellement rock'n roll grossier que la chanson est à la limite du supportable. Quelques effets post-punk cache-misère montent un décor de théâtre baroque autour de cette walkyrie infernale. Le résultat est vraiment étrange. Heureusement, la face B, The Art Of Losing, peut-être plus traditionnellement new wave dans un esprit proche de White Rose Movement, sauve un peu la mise mais sans accrocher l'oreille.

Ce chant ne colle pas avec le genre d'ambiances que R O M A N C E semble vouloir développer. Il aurait pu sonner magnifiquement avec une sorte de garage rock soul à la BellRays, mais sur ce nouvel avatar post-punk / new wave romantique, c'est excessif. Le groupe devrait sans doute diminuer la saturation grasse de ses guitares, il y gagnerait la légèreté dont il manque cruellement.