Visions Of Trees

Visions Of Trees, voilà un nom dans lequel on verrait bien un groupe de post-rock ou quelques hippies férus de folk. En réalité il n'en n'est rien, car derrière cet étrange patronyme se cachent Sara Atalar et Joni Juden, un jeune duo londonien dont la marque de fabrique pourrait davantage se situer (quoique...) entre Goldfrapp et The Knife.

Sur leur dossier de presse, on lit que ces deux jeunes amoureux de la musique électronique ont en partage le goût pour les pop-songs, le R'n'B et la dance des années 1990. Mis à part le R'n'B, dont on ne retrouve absolument aucun effluve dans leur premier deux titres proposé aujourd'hui, Sometimes It Kills/No Flag, on comprend mieux leur credo : diffuser une électro planante, agrémentée de rythmiques percussives et de divers sonorités synthétiques, le tout sur fond d'une voix cristalline, ensevelie et lointaine.

En bonne surprise, le titre Sometimes It Kills séduit par son atmosphère pesante et légère à la fois, cristallisée par des notes de synthétiseurs doucement distordues, des chœurs réverbérés et une ryhmique cadencée, à la frontière de la techno minimaliste. Inégale mais globalement efficace, No Flag accuse d'un couplet un peu has-been, perdu dans une électro vaporeuse restée collée aux productions du siècle dernier, mais se découvre finalement extatique au refrain, qui apporte des notes synthétiques rappelant le faux-kitsch de The Knife par moment, et sa mélodie, directe et accrocheuse.

En attendant un premier album, Visions Of Trees signent au final une belle entrée dans le monde difficile de l'électro ; toujours est-il qu'au vu de ses débuts musicaux prometteurs, sa notoriété grandissante en Angleterre, et son (déjà) joli palmarès scénique (le duo a partagé des scènes avec Sleigh Bells, Memory Tapes ou Everything Everything, joué à Glastonbury...), on se dit que l'on entendra certainement reparler de ces deux mélomanes.