King Creosote & Jon Hopkins

Par quel miracle la route de King Creosote a-t-elle croisé celle de Jon Hopkins ? Après avoir délivré il y a tout juste six mois un album à la fois folklorique et moderne qui restera probablement un des disques les plus touchants de l'année, ces deux figures de la scène indépendante britannique que tout semblait opposer reviennent pour notre plus grand plaisir. Car, s'il est une chose que l'on peut reprocher à Diamond Mine, c'est bien sa trop courte durée.
Revisiter le folk britannique et y allier l'électro mélodieuse de Jon Hopkins est un pari fou en ces temps où le folk minimaliste américain est plus en vogue que jamais. Ayant reçu un succès critique et commercial mérité et unanime, King Creosote et son récent allier ne pouvaient pas s'arrêter ainsi.

Judicieusement intitulé Honest Words, cet EP de seulement trois titres nous fait la joie de nous dévoiler deux nouvelles compositions du Roi Creosote. On retrouve sa voix unique, son songwriting sensible et touchant qui semble ne jamais pouvoir s'épuiser. Honest Words et sa mélancolie poignante en témoignent. Jon Hopkins y assure une atmosphère envoûtante à travers des claviers aux mélodies minimalistes mais néanmoins planantes. Avec un son de guitare très clair, King Creosote nous transporte dans son intimité profonde et sentimentale. Ce titre est probablement l'un des plus marquants du duo que l'on espère désormais inséparable.
Aurora Boring Alias a beau rappeler Air de par son introduction riche et onirique, on y retrouve la mélancolie à laquelle on est désormais habitués ; un morceau qui trouverait tout à fait sa place au beau milieu de Diamond Mine.
Cet EP constitue d'ailleurs plus ou moins une suite à l'album. Après ces deux nouveaux titres, vient une version alternative de Bats In The Attic. Dotée d'un clip joliment réalisé, cette version dite unravelled se révèle être toute aussi belle que celle de l'album. Si la production semble ici plus travaillée, on peut regretter le fait que le titre ait perdu en mélancolie. Difficile de les départager, donc.

Ainsi, comme pour clôturer dignement le trop court mais néanmoins magnifique Diamond Mine, King Creosote & Jon Hopkins livrent deux nouvelles compositions dans sa lignée. Touchantes à souhait, elles nous confirment que la rencontre des deux hommes n'a pas été vaine, bien au contraire. Si une nouvelle version de Bats In The Attic n'était pas nécessaire, celle-ci nous permet de percevoir le titre sous un autre jour. Plus pop, elle constitue un vrai tube sensible et délicat, à l'image des deux morceaux qui la précèdent.