The Chapman Family

Avant toute chose, prenons le temps de poser deux faits définitifs : non, The Chapman Family n’a rien en commun, tant sur le plan musical que familial, avec Michael Chapman ; oui, cette fausse famille a bien changé et n’a plus grand chose à voir avec les intentions électro-rock qu’elle incarnait sur Burn Your Town, premier album banal et bancal.

Alors que ce dernier fut plutôt mal reçu par la critique et inscrivait The Chapman Family directement sur la liste noire du rock, on avait tout de même un peu d’espoir avant l’écoute de cet EP, Cruel Britannia. Cadence martiale, rythmique sauvage, sur leur dernière création les anglais semblent vouloir s’assurer de deux choses : que la nervosité cachée de leur composition brulante et expéditive sera cette fois explicitement dévoilée ; que l’auditeur, désarmé, se perde dans les lagunes de leur perception et de leur sensation. Mais à dire vrai, Cruel Britannia ressemble davantage à une compilation de vieilles b-sides qu’à une véritable tentative de création.

Fans de rock, ces bandits de grand chemin en condensent la formule la plus rapide, à défaut d’être la plus gracieuse. Résultat : dès le premier morceau, ni l’entrain, ni l’énergie clairement affichés ne permettront au groupe de jouer des coudes avec des groupes déjà bien en place. Seul Cruel Britannia semble avoir la puissance et l’intelligence pour sortir du lot. Après un tel morceau, avouons-le, on se croyait sauvé. Ce n’était qu’espérance. Dès le titre suivant, on s’enfonce un peu plus, le reste de l’EP n'étant qu’enchainement de titres en puissance mal dégrossis.

Âmes sensibles s’abstenir ! La nausée en est l’une des causes.