Chronique Album
Date de sortie : 07.03.2011
Label : PIAS Recordings
Rédigé par
Claire, le 22 mars 2011
Fondés sur l'envie de jouer de la musique qu'ils n'entendaient nulle part ailleurs et leur dégoût des groupes auto-proclamés « Band Of The Year » par les médias musicaux britanniques, The Chapman Family sortent ce mois-ci leur premier album, Burn Your Town, cri de guerre et de ralliement à la cause rock.
C’est donc avec l’appui du NME - appui bien encombrant pour leur réputation - que le combo de Stockton-On-Tee se retrouve avec la tâche difficile de suivre une voie musicale vierge tout en cherchant l’appui des masses. Difficile donc d'adhérer au travers de cet album au concept « nous sommes totalement novateurs » car l'opus de la fausse famille Chapman alterne entre prétentions Placebienne, rythmes baggy et rock de dancefloor, version nineties. Un regroupement d'influences, certes intéressantes, mais à priori plutôt vintages que post-contemportaines.
Pour faire simple, sur dix titres qu'offre le groupe, deux seulement font figure de singles (Anxiety et All Fall) capables de démontrer sans vergogne la capacité du groupe à balancer un électro-rock puissant, efficace et sans concession. Dommage donc que les huit autres compositions soient eux bien faibles au regard de ces deux chansons. Reproche principal : impossible de discerner un titre du suivant. Ainsi, Sound Of Electro aurait été admissible en face B de Anxiety (même base, même ligne mélodique) mais n’offre ni la puissance d'un refrain rock, ni l'énergie attendue à la suite d’Anxiety. A Certain Degree, qui ouvre l'album, est quant à lui un prêche trip-hop de trois minutes trente. Ajoutons la prolifération de mélodies dégoulinantes pseudo-métal, qui ajoutent à l’album une lourdeur bien mal dosée.
Le groupe tente vainement de faire du Jam, tout en reprenant à son compte les paroles des Who, elles-même déjà utilisées par... Robbie Williams. Ainsi Kids et son ouverture à base de « the Kids are not alright, the kids are not OK » fait sourire...jaune et agacé. 1000 lies est quant à lui le titre qui rappellera le plus les grandes heures de Madchester, avec quelques décennies de retard et le fun en moins.
A force de vouloir faire du novateur en asservissant des influences sans les assumer, The Chapman Family ne sont parvenus qu'à livrer un album, certes homogène à l'écoute, mais sans grand éclat. Plus qu'un concept, un groupe doit avant tout parvenir à se hisser au niveau de ses ainés sans les dénigrer pour pouvoir prétendre à une reconnaissance méritée.