Blanketman

Les nouveautés pullulent en cette période interminable de pandémie et cela nous fait grand bien car la qualité est au rendez-vous. On notera qu’un bon petit paquet d’entre elles nous viennent de ce territoire fertile qu’est la région de Manchester.

C’est le cas de Blanketman, quator qui connait déjà un petit succès grâce à son premier single Taking You With Me diffusé sur les ondes de la BBC Radio 1 dès 2019. Depuis lors, c’est localement que le groupe a fait parler de lui en écumant bar et petites salles notamment le club YES en compagnie de The Lounge Society deux semaines avant le premier confinement.


Formé autour du chanteur Adam Hopper et du guitariste Daniel Hand, le groupe propose dans son premier EP National Trust pas moins de sept titres le faisant évoluer du post-punk basique mais solide à une revigorante pop noisy aux inspirations teintées par les illustres aïeuls made in Manchester tels The Smiths ou The Fall.
Mais là où le groupe aurait pu se contenter de cette étiquette qui fait toujours mouche, on découvre tout au long de l’EP que son style va plus loin. Le titre d’ouverture Beach Body est clairement ancré dans un répertoire post-punk moderne, avec ce qu’il faut de minimalisme brutal pour tout de suite attirer notre attention. S’en suit Leave The South qui rappelle l’indie désinhibé des Pixies : la guitare est haut-perchée et lancinante et les chœurs tous discrets de la batteuse Emie-Rose Elliott nous évoque le timbre de Kim Deal.


Blanketman se tourne par la suite vers un son plus léger avec quelques ingrédients issus de la pop qui sent bon le soleil avec le cruellement bien nommé Dogs Die In Hot Cars. National Trust et Harold sont deux morceaux assez classiques et dynamiques où le riff de guitare incisif flirte parfois avec le grunge un peu crasseux de nos jeunes années.
Enfin, le titre de clôture The Tie s’éloigne de cet univers avec une mélodie qui plonge un peu plus dans les sonorités plus épurées de la scène Manchester du milieu des années 80. Et tout du long de cet EP on chante réellement, là où beaucoup de groupes actuels prennent le parti du parlé/phrasé/déclamé (au choix) tout en hurlant à plein poumons sur les refrains.

Blanketman (on évitera l’analyse du nom) nous offrent avec National Trust un très bon premier EP qui déborde d’énergie tout en proposant un rock solide, sûr de lui et dont l’écoute ne nous lasse guère malgré l’abondance de nouveautés se réclamant de la même veine post-pandemic-punk.