Youth Sector

Souvenez-vous, il y a un tout juste un an, nous découvrions sur la scène du Very Good Trip Festival le quartet de Brighton Youth Sector, dont les deux premiers EPs étaient passés sous nos radars, à la visée pourtant très longue. Mais, we’re humans after all (décidément, je suis d’humeur Daft Punk en ce moment) et nous avions alors fait amende honorable aux pieds des deux tourelles du château de Bellocq à l’écoute de l’art rock hyper dynamique du groupe composé de Nick Tompkins au chant et à la guitare, Josh Doyle à la basse, Bradley Moore à la guitare, Steve Ray à la batterie et Nick Smith aux claviers.

Nous avons depuis suivi attentivement les pérégrinations des cinq anglais qui ont fait leur petit bonhomme de chemin, arpentant les routes du Royaume-Uni, se faisant la main ou le médiator dans une belle série de clubs et de petits festivals au détriment d’un van qui a rendu l’âme sur le champ de bataille et pour lequel une cagnotte en ligne a été organisée. Vous l’aurez compris, Youth Sector en sont encore au début mais leur assurance s’affirme, preuve en est ce second EP Quarrels proposant cinq titres dans un pur style power pop matinée de ces bondissantes lignes de synthé qui nous rappelle le meilleur de la synth pop colorée, et survitaminée du début des années 80, épaulettes et manches retroussées en moins fort heureusement.


Et pourtant, Youth Sector embrassent également à leur façon les codes du groupe chorale avec costumes de scène, beaucoup de chœurs, quelques moustaches du meilleur goût et surtout une incroyable énergie non pas uniquement fruit de leur jeune âge. On retrouve dans The Ball et Free Parking l’exubérance juvénile, la rhythmique qui déclenche instinctivement le démon de la danse en nous, avec la ligne de basse dominante nous évoquant notamment sur A Definitive Guide To An East Living quelques souvenirs ska des plus précieux. La touche 80s est définitivement présente, Won’t Stop The Wheel s’inspire de la période Top 50 dominée par Huey Lewis et sa fraicheur est incroyablement revigorante. Seul Benign Fire In A Small Room se rapproche un peu plus de nos références actuelles, rappelant au passage que Youth Sector sont bien des purs produits des années 2000.


Ne singeant aucunement ses ainés, Youth Sector choisissent délibérément de se démarquer des tendances actuelles en empruntant une toute autre route, celle d’un rock punchy et très dansant, décomplexé, un brin vintage et délibérément festif, mettant un peu de côté les thèmes un peu trop tristounets du moment. Vous l’aurez compris, Youth Sector est le remède parfait contre la déprime et Quarrels est à prescrire d’urgence pour égayer vos esprits et vos playlists pour cet été.