Fell City Girl

Sur le site officiel des Fell City Girl est écrit : « Mixing Muse with Sigur Ros, Explosions In The Sky and Mogwai, Fell City Girl make post-rock pop songs ». On peut être d'accord avec la seconde partie de la phrase car le groupe crée effectivement des chansons pop que ne renierait pas le compositeur de pop songs parfaites, j'ai nommé Chris Martin. La première partie en revanche laisse sans voix. On a beau chercher dans Swim l'excentricité instable de Muse, l'expérimentation grandiose de Mogwai ou encore l'élégance dépouillée et intimiste de Sigur Ros, rien de tout ça ne nous apparaît concrètement à l'oreille.

La chanson titre s'annonce classique. Phil Mcminn pose sa voix délicate sur des accords de guitare apaisants puis monte dans les aigus quand viennent les refrains. Le pont, ennuyeux, réintroduit le dernier refrain qui s'impose de lui-même et se veut dès lors moins sobre et larmoyant.

There Are Statues, I'm Told s'annonce classique. Le chanteur élève la voix pendant les couplets à la mélodie simpliste tandis que les pré-refrains font la part belle à la batterie et à un chant plus intense. L'électricité apparaît sur des refrains où Phil Mcminn se laisse enfin emporter par sa voix pop dynamique. Le pont énergique ne fait que confirmer cette impression de crescendo qui émane du morceau jusqu'à ce que le refrain reprenne le cours des choses et se termine sur une désolation qui laisse de marbre.

Send In The Angels s'annonce classique. Le chant tendu s'immisce entre les à-coups frénétiques de la batterie puis part dans les aigus alors que déboulent la guitare exaltée. Alors qu'il aurait pu terminer convenablement là-dessus, le morceau tombe de haut en s'éternisant inutilement sur une pop paisible.

We've All Felt The Voltage s'annonce classique. Mais, après cette courte minute conventionnelle que toute chanson revendiquée "pop song" se doit de posséder, l'électricité prend le dessus et le morceau est déstructuré. Un couplet des plus ordinaires laisse place au seul refrain de la plage, à la fois oppressant et libre de toutes contraintes, avant de s'achever calmement de manière prévisible.

Plaisants, sans réelle suprise, Fell City Girl se frayent un étroit passage quelque part entre la subtilité de Keane et l'insouciance de Starsailor, la sensibilité de Snow Patrol et l'impétuosité de Travis, en attendant leur premier album qui, espérons-le, ne se perdra pas dans les coins et ira droit à l'essentiel : la singularité.