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Robin Foster

Life Is Elsewhere

Robin Foster - Life Is Elsewhere
Chronique Album
Date de sortie : 25.02.2008
Label : Last Exit Records
4
Rédigé par Jimprofit, le 2 mars 2008
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Après deux tentatives collectives courant sur sept ans sur la scène locale bretonne, Robin Foster réalise directement, sans passer par le préambule de la kyrielle de singles, son émancipation musicale par le biais d’un premier album, Life Is Everywhere. Et il ne pouvait en être autrement relativement à son premier fait d’armes discographique, car Robin n’est pas un artiste à brûlots protestataires et urgents pliés sous les deux minutes. Sa sensibilité et ses références lui imposent de proposer une œuvre conceptuelle où le temps est aboli, n’a plus cours, et où l’univers personnel lyrique et onirique doit avoir le loisir de se développer en paysages envoûtants. Ainsi le format du single ne s’y prêterait pas.

A peine nous sommes-nous plongés dans la fantasmagorie mélodique de cet ovni, pas tout à fait songwriter, puisque qu’il est soutenu dans ses pérégrinations musicales par une poignée d’acolytes chevronnés, un « collectif de musiciens issus de diverses formations », nous confie mystérieusement le dossier de presse, les Never Meet Your Heroes, que nous percevons la démarche musicale, un soupçon intellectuelle, finalement plus hexagonale que britannique. Depuis Last Exit/Brest By Night jusqu’à Goodnight & God Bless, tout le spectre de l’imaginaire riche de Robin s’offre aux oreilles dépaysées et transportées de l’auditeur, dans un contraste musical qui donne une dimension visuelle à l’opus.

En effet, nous oscillons entre une interprétation légère, subtile, voire pointilliste, où l’on procède par petites touches, à l’instar de Blue Lights At Dusk, et une émotion profonde, jusqu’à une pointe de noirceur, où le nappage de guitares, parfois très électriques, dérive en envolées sublimes, comme dans Loop. En filigrane des compositions, nous sont proposés une structure progressive, à l’image de formations comme This Et Al, ainsi que de nombreux changements de rythme heureux, sans omettre cette voix chaude et posée qui, bien que se faisant rare, intervient toujours d’une manière harmonieuse et judicieuse, opérant comme un instrument au service de la mélodie et non pas s’imposant au premier plan, soulignée par la musique.

En vue de nous dévoiler toute l’étendue de son talent de compositeur, Robin nous gratifie même de quelques touches rétro, comme dans Disco Ouessant, lesquelles ne sont pas sans évoquer , ou bien quelques touches plus rock, comme dans Down, de loin le morceau le plus rapide, immédiat et classique de l’album. Même si sa première réalisation discographique ne révolutionne pas le genre de la poprock éthérée, façon Sigur Ros ou Mogwaï, les grandes fraîcheur et technique de Robin Foster, de même qu’un sens inné de la mélodie raffinée et planante, rendent, non seulement, Life Is Everywhere émouvant et esthétiquement beau, mais font de lui une invitation au voyage.
tracklisting
    01. Last Exit/Brest by Night
  • 02. Disco Ouessant
  • 03. Goodnight and God Bless
  • 04. Loop
  • 05. D.A.D.O.E.S
  • 06. Down
  • 07. Life is Elsewhere
  • 08. Blue Lights at Dusk
  • 09. Prelude (to the End)
  • 10. Save the Cheerleader
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