Human Don't Be Angry

Contrairement à son ancien acolyte, Aidan Moffat, lequel multiplie les pseudonymes et side-projects, Malcom Middleton a toujours signé de son propre nom ses albums depuis qu'il a quitté Arab Strap. Après cinq disques, il change d'avis et se cache derrière l'étrange patronyme Human Don't Be angry, traduction littérale d'un jeu de société pour enfants. Ce nouveau masque lui permet, de son propre aveux, de revenir à des choses simples et moins larmoyantes que celles pour lesquelles il est connu.

Au cœur de cet album, il y présente l'amour des mélodies plutôt que l'état dépressif post-disparition de l'amour. Les guitares électriques posent les bases des chansons et occupent la plus grande partie du spectre sonore. Sans pour autant se prendre pour Joe Satriani, c'est ce qui se rapproche le plus de toute la discographie de l'écossais. La boite à rythme marque aussi par sa présence. Très en avant, lente et cassante, elle est programmée par Paul Savage qui a produit l'album.
Derrière cette nouvelle aventure, il y a donc ce vieux complice, fondateur du label Chemlikal Underground. Quoi de mieux qu'explorer de nouvelles routes en compagnie de personnes que l'ont connaît pour ne pas perdre son chemin ? Malcom Middleton parvient à réinventer un son et créer un univers qui capte l'attention même quand les nappes de synthés tirent sur l'ambient ou que les voix, quand il y en a, sont utilisées en mode parlé ou en gimmicks samplés. Dans ce disque, les machines prennent gentiment le contrôle pour inviter les humains à la paix.

Afin de pas tomber dans le pathos, l'album ne manque pas d'humour noir. Le premier titre, The Missing Plutonimum, est un clin d'oeil au film Retour Vers Le futur. On note également de nombreuses références aux années 80s, notamment les parties les plus fluorescentes et crêpées pouvant aujourd'hui prêter à sourire, même si, artistiquement parlant, cela se défendait très bien. After The Pleasuredome est quant à elle inspirée par Frankie Goes To Hollywood, et c'est un plaisir d'avoir ce souvenir ravivé par cet album.

En ce sens, Human Don't Be Angry est aussi une machine à remonter dans le temps, et une invitation à prendre les choses comme elles viennent.