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Eliot Sumner

Paris, Flèche d'Or - 24 septembre 2010

Live-report par Anne-Line

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Il y a deux ans, Pete Doherty mettait en ligne une vidéo sur son compte YouTube personnel, un montage photo de lui et Kate Moss, dont il était nouvellement séparé, une succession de vignettes de son amour perdu, à faire pleurer dans les chaumières. Le plus remarquable dans cette vidéo, si tant est que l'on ne travaille pas pour Voici ou autre publication similaire, était la chanson qui illustrait cette débauche de nostalgie : une complainte acoustique poignante, qui parle d'un amour perdu bien sûr, mais avec une candeur et une sincérité à vous déchirer le cœur, chantée par une voix teintée d'accent jamaïcain à la fois mutine et rauque, à la fois innocente et mature. La vidéo fut visionnée des milliers de fois, et le monde découvrit le talent de la jeune Coco Sumner, 17 ans, avec sa chanson Bohemian Love.

La jeune fille avait-elle besoin du parrainage de l'illustre homme au chapeau, qui se plaît à se prendre pour un mécène de la scène rock ? Bien sûr que non. Elle a déjà pour elle la jeunesse, la beauté, le talent et un nom bien plus illustre encore. Le jeune homme a au moins la mérite de savoir reconnaître les moments où le talent des autres excède le sien pour exprimer ses sentiments.
Depuis, Coco Sumner a bien changé. Ce soir à la Flèche d'Or, si d'aucuns s'attendaient à voir la petite fille timide et fragile, elle se présente en compagnie de quatre gaillards aux allures de rockers chevronnés, et agrippe le micro d'un air assuré et frondeur. Elle dégage sur scène une détermination inattendue. Le son que ses acolytes construisent pour elle est loin des accents groovy et reggae des ses premiers balbutiements... volonté consciente de s'affranchir des jupons de papa ? Le son est franchement eighties, mais rocailleux, sa voix encore un brin enfantine presque noyée par les riffs. Les morceaux de l'album à venir, The Constant, s'enchaînent, sans trop de discours, les quelques mots de français réglementaires, sans plus.
On sent la petite concentrée. Le style pop-rock n'est pas forcément celui qu'on aurait imaginé la jeune fille suivre, mais le public réagit bien, même si un certain manque de chaleur peut se faire ressentir par moments. Sans doute la timidité qui ressort.

Lorsque le set assez court se termine, on se prend à espérer que la chance sourie à la jeune anglaise, si toutefois elle parvient à insuffler un peu plus de chaleur et d'intimité dans ses performances live ainsi que dans ses morceaux.
setlist
    Party Bag
    Self Machine
    Turn Your Back On Love
    In Spirit Golden
    Please Rewind
    It's About To Get Worse
    Caesar
    Quicker
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