Happy Mondays

Avec les Happy Mondays il est souvent question de commencement. Par leur nom, bien sûr, même si en l’occurrence celui-ci est plus une allusion au Blue Monday des New Order qu’au début des semaines. On retiendra surtout du groupe qu’il était là au commencement de la scène rave de Manchester, au début de la fin du label Factory (Joy Division, New Order, Section 25…) et maintenant au début du revival de ce label (sortie du film Control sur Joy Division, 30 ans du label l’année prochaine…).

En 1990, las des débuts, le groupe n’a pas voulu entrer dans les années 90 et splitte une première fois. Suivent trois reformations et splits avant de revenir enfin l’année dernière pour quelques concerts et maintenant pour un vrai nouvel album, le premier depuis 1995.

Une résurrection aussi réussie qu'inattendue, tout en gardant l’esprit qui a toujours été le sien. Pour preuve, dès l’ouverture du disque, voilà le refrain des sales gosses drogués qui veulent danser avec Jelly Beans (version anglaises des Dragibus, des bonbons de toutes les couleurs genre exctasy pour les 4-8 ans) : "It's good to feel my ass against the grass, It's good to press my tits against the floor". Le leader des Happy Mondays n’est pas Dave Gahan, Daniel Darc ou les Stereo MC’s. Contrairement à ses homologues, eux aussi laissés pour presque mort, le cerveau grillé par les drogues, dans le caniveau du rock, Shaun Ryder ne chante pas la rédemption, la foi en une vie nouvelle. Chacun de ses nouveaux titres semble encore parler de drogues étranges.
Les hymnes insouciants de rave ont néanmoins disparus, c'est une bonne chose, et l'album y gagne en profondeur. Mais maturité n'est toujours pas un qualificatif pour Shaun Ryder et sa bande, toujours caractérisés par cette morgue exaspérante d'ado blasé. La voix est un peu plus grave, mais entendez plutôt enroué.

Au final, le flow et les idées sont toujours bons et les chansons sont là. C'est toujours bien balancé et dans votre survet' ou votre Jean XXL, vous avez envie de vous déhancher. Oui, les Mondays ont toujours aussi mauvais goût, et la pochette est probablement la chose la plus moche que nous ayons jamais mis en ligne sur le site.