The Rascals

Si pour beaucoup Mikes Kane n'est qu'un simple faire-valoir aux côtés d'Alex Turner (Arctic Monkeys) chez The Last Shadow Puppets, le jeune anglais a malgré tout fait ses classes avec une réussite relative durant quelques années au sein des regrettés liverpuldiens de The Little Flames. Une séparation plus tard, c'est avec ses deux fidèles camarades Joe Edwards et Greg Mighallque celui-ci dirige d'une main de maître The Rascals. Un curriculum vitae conséquent mais à la hauteur duquel l'album Rascalize ne parvient jamais à s'élever...

Pas plus convaincantes que franchement réjouissantes, les découvertes successives des singles Suspicious Wit, Freakbeat Phantom ou de l'entêtant Out Of Dreams ont ainsi contribué au fil des mois à forger une opinion précise des aptitudes et capacités musicales du trio. The Rascals est sans l'ombre d'un doute un groupe de rock à guitares classique fortement influencé, de l'aveu même des anglais, par Scott Walker d'un point de vue musical et David Lynch pour les textes sombres et torturés. Mais ce que l'on ne nous dit pas, c'est à quel point l'ensemble de ce Rascalize semble avoir été calqué dans le fond et la forme sur les deux premiers albums des Arctic Monkeys (Bond Girl, Rascalize) ou par instant The Coral (People Watching, Does Your Husband Know You Are On The Run).
Quand bien même Alex Turner et Mikes Kane sont les meilleurs amis du monde, les aptitudes créatrices du second n'arrivent pas à la cheville du premier. Plus ou moins basiques et directes, les compositions de The Rascals misent principalement sur l'effet de surprise lié aux changements de rythme et un chant volontaire mais trop faiblard et personnel pour réellement parvenir à se faire entendre. Car si l'énergie juvénile peut de temps à autres à dissimuler les lacunes les plus apparentes, celles-ci se révèlent trop présentes pour être négligées sur la longueur d'un album. Accompagné par Ben Hillier (The Horrors, Blur, Elbow) à la production, le groupe souffre donc de la faiblesse de brûlots que l'on aurait aimés incisifs et foudroyants, et non pas redondants, sans âmes et au final dispensables et rapidement oubliés. Des titres enchaînés de manière fluide, dans une ambiance tantôt post-punk tantôt teintée de blues, mais dans un style typiquement british dont les rares moments forts sont dilués dans une certaine médiocrité générale.

Si reconnaissance il y a un jour pour Miles Kane, celle-ci passera à l'évidence plus par ses collaborations futures avec Alex Turner plutôt que par ses Rascals au potentiel limité.