Chronique Album
Date de sortie : 18.08.2008
Label : Riot Season
Rédigé par
Jimprofit, le 21 août 2008
Sans se préoccuper le moins du monde de la mode ambiante ni des courants majeurs qui secouent de soubresauts le rock indépendant britannique, Hey Colossus poursuit sans sourciller sa trajectoire linéaire, exempte de tout méandre tortueux, de rouleau compresseur du hardcore expérimental mâtiné de post-punk progressif. En effet, en l’espace de cinq ans à peine pour déjà quatre albums, le quintette survitaminé n’a eu de cesse de nous pilonner de ses effluves sonores saturés, lancinants et parfois nauséabonds avec une régularité de métronome et de marteau-piqueur.
A l’instar du prédécesseur, Project : Death, paru il y a tout juste un an et demi, tous les ingrédients sont réunis dans Happy Birthday, depuis l’alternance désordonnée et incohérente, au sein des compositions, de mouvements où le chant s’apparente au beuglement et de longs interludes essentiellement instrumentaux souvent tellement cacophoniques et à la production tellement sourde et indigente qu’on demande rapidement grâce, jusqu’aux changements de tempo, aux riffs primitifs, aux breaks interminables et aux ululements larmoyants distants et étouffés.
Bref, malgré les efforts louables d’une batterie, certes peu inventive mais efficace et percutante, où la puissance n’a d’égale que la dimension primaire, un peu à la manière des bûcherons culturistes du heavy metal des années quatre-vingts Manowar, on sombre un peu plus dans l’ennui à chaque nouveau larsen, réalisant très vite qu’au-delà de la monotonie de la structure des titres, ceux-ci sont dénués de toute écriture musicale et de ligne mélodique, comme si, pour Hey Colossus, composer une chanson ne revenait ni plus ni moins qu’à empiler des notes approximativement justes ou, plus précisément, des sonorités inédites et expérimentales.
Un tel exercice s’avérant rapidement périlleux dans la mesure où il devient impossible de distinguer une chanson d’une autre, il est extrêmement difficile pour le quintette, malgré une bonne volonté évidente, de tenir la distance d’un album. Si c’est avec plaisir qu’on invitera la formation à son anniversaire afin d’échanger quelques vues sur la conception musicale, on se dispensera toutefois de leurs services pour l’animation musicale.