Chronique Album
Date de sortie : 19.07.2004
Label : B-Unique
Rédigé par
David, le 29 juillet 2004
Depuis le tout premier album Loss paru en 2001, Mull Historical Society n'est l'histoire que d'un seul homme, le multi-instrumentiste et compositeur écossais Colin MacIntyre. Après les doutes dévoilés au grand jour par l'indifférence générale ayant accueillie son deuxième effort Us (et la grande question posée par son single Am I Wrong en tête!), voici venir l'heure de l'optimisme et de la re-motivation pour Colin, l'homme à tout faire de Mull Historical Society: This Is Hope!
Le message est clair, avec cet album, il faut se (re)faire une place parmi les nombreux groupes de pop anglaise du moment et pour cela, il faut surtout y croire.
Après une intro aussi courte qu'inutile, on démarre donc l'exploration de l'univers pop et poétique de Mull Historical Society par l'intermédiaire de la très simple et épurée Peculiar dont l'écoute suffira à inciter les fans d'expérimentations et/ou de gros sons à passer leur chemin.
Vient ensuite le tour d'How 'Bout I Love You More, qui (une fois n'est pas coutume pour un single) peut servir de parfait résumé à bon nombre de chansons de ce This Is Hope: tempo assez lent, mélodie intimiste mais plutôt optimiste et rythmique très simple mais entêtante quelque part entre Grandaddy, Badly Drawn Boy et Belle And Sebastian.
Le plaisir que l'on prend à l'écoute de ces nouveaux morceaux décuple encore quand arrive l'impeccable Treescavengers et sa très belle mélodie au piano (un peu comme si Keane jouait un thème de la B.O d'Amélie Poulain!) qui rentre diablement rapidement dans la tête: on s'aperçoit alors que, lorsqu'il l'exploite, le coté plus mélancolique de Colin colle vraiment parfaitement à la musique de Mull Historical Society qui s'élève alors vers des hauteurs merveilleusement touchantes.
Malheureusement, la suite de l'album déçoit un petit peu et il y a quasiment toujours un petit détail qui empêche chaque chanson de décoller comme elle le devrait: l'intro poussive du couplet de This Is The Hebrides n'incite pas à découvrir le très beau refrain qui lui succède alors qu'à l'inverse, les premières notes réjouissantes de Tobermory Zoo ne débouchent finalement que sur une chanson sympathique mais ultra-banale.
De même, on ne peut pas dire que la longue Death Of A Scientist soit franchement pénible pour les oreilles mais l'impression d'avoir entendu ce couplet une centaine de fois auparavant (et en mieux) gâche allègrement le plaisir de l'écoute.
Dans la même lignée que Treescavengers (en légèrement moins accrocheuse quand même), Your Love, My Gain rattrape de peu l'affaire avant que l'infâme intro de Casanova At The Weekend (reprenant bizarrement et maladroitement les notes du thème de James Bond !) ne débouche de nouveau sur une chanson pop beaucoup trop classique pour passionner l'auditeur.
La douce ballade My Friend The Addict et la légèreté attachante de Len maintiennent heureusement l'espoir donnant son titre à l'album pour déboucher alors sur le miracle qu'on espérait plus.
Alors qu'on s'apprête bêtement à ranger ce disque au rang des "sympathique mais pas top", la toute dernière chanson In The Next (A Requiem) vient nous prendre aux tripes: une intro gospel a capella au son incroyablement chaud nous entraîne sur un couplet piano-voix épuré et bouleversant; l'arrivée de la boite à rythme surprend mais entraîne finalement ce long requiem (quasiment 8 minutes quand même!) vers des contrées enfin originales et le ton quasi-mystique de l'ensemble nous rapproche des plus belles réussites de Mercury Rev.
Au final, alors que cette petite merveille s'évanouit déjà comme s'éteint lentement la dernière note de piano, on pense forcément à tout les petits détails que l'on a du rater à l'écoute de ce This Is Hope attachant: on redémarre alors ce disque du début, avec la ferme intention cette fois, de débroussailler les petites imperfections dans l'espoir de se concentrer sur le "vrai" et d'être toucher au cœur à nouveau.
Au fur et à mesure des écoutes et en mettant de coté les quelques faux pas, on apprécie ainsi de plus en plus l'humanité pop de Mull Historical Society et on se rend compte que cette intro définitivement très courte apparaît finalement comme de moins en moins inutile…"I am hope, you are hope, we are hope, This Is Hope".
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