Chronique Album
Date de sortie : 09.03.2009
Label : Shifty Disco
Rédigé par
Jimprofit, le 5 mars 2009
Deux ans et demi après la parution du très frais et inspiré Be Your Alibi, composé de douze brûlots à la powerpop légèrement sirupeuse, véritable marque de fabrique du label Shifty Disco, The Race reprend sa course vers la gloire en s’adjoignant les services du désormais célèbre producteur de rock indépendant Dave Eringa. Et même si le quintette proclame avoir gagné en sérénité et en maturité dans le titre du second opus, il nous faut juger par nous-mêmes si l’alchimie musicale de la formation fonctionne toujours.
Ce qui nous interpelle, après une introduction plutôt convenue et insipide, Begin, et un premier titre très nostalgique des mélodies des débuts, bref, pas original pour deux euros, I Get It Wrong, où on se demande si The Race ne fait pas fausse route, c’est la rectification de cap instantanée par l’entremise de Rude Boy, second single ayant précédé l’album. En effet, le groupe semble s’affranchir graduellement de ses influences Curesque pour lorgner du côté des Stereophonics et ses accords plus froids, minimalistes et détachés.
Ainsi cette nouvelle orientation, plus rock et torturée, est confirmée par les très efficaces Undecided et Gloves, qui nous laissent à découvrir un chant plus neutre, moins haut perché, ce qui confère plus d’homogénéité aux compositions. Avec et Give Me Your Bible, par exemple, le combo nous dévoile une facette plus noisy, progressive et intimiste de leur talent. D’un chaos électrique et éclectique, finit par jaillir la lumière sous la forme d’une envolée somptueuse et paroxysmique, qui n’est pas sans rappeler la furie sonore de certains vieux morceaux de Muse.
En résumé, même si la production inventive de Dave Eringa ne parvient pas vraiment à transcender la musique de The Race et si l’album pèche un peu par excès de monotonie, il n’en demeure pas moins très plaisant et de très bonne facture, le groupe s’aventurant courageusement vers de nouveaux horizons musicaux. Après un premier album où la formation, à l’évidence, se cherchait un peu et avant un troisième album qu’on espère franchement original et surprenant, In My Head It Works constitue un album de transition globalement réussi.