Chronique Album
Date de sortie : 24.10.2008
Label : Bsc Music
Rédigé par
Anne-Laure, le 6 mars 2009
A la suite du discret Songs Of A Thousand Birds, et de retour sous nos latitudes après un périple musical prolixe en Australie, Declan de Barra nous enveloppe dans un élan de folk et de blues délicieusement apaisant. A Fire To Scare The Sun, sorti fin janvier, brûle d’une poésie troublante sans mièvrerie, et réchauffe le cœur de la sensibilité exquise de cette voix tantôt poignante, tantôt vibrante…
On pourrait aisément corréler le titre de ce second album avec le feu vivace qui habite Declan de Barra, car ce dernier bouillonne littéralement : poète prolifique, il crée autant de chansons que de petites animations vidéos pour mettre en image ses clips, ou encore couche ses inspirations directement sur une toile, à la gouache ou aux crayons, c’est selon.
Enregistré dans un appartement abandonné de Dublin improvisé en studio de fortune, et avec le concours d’excellents musiciens tels que James Dunn à la batterie (Orchestre Symphonique d’Irlande), Brian Hogan à la guitare « lapsteel » (joué à plat), Mary Barnecutts au violoncelle et Cora Venus Lunny au violon et à l’alto (virtuose classique, entre autre), A Fire To Scare The Sun dégage un lyrisme poussé à l’extrême, une profondeur et une émotion brute qui marquent dès la première écoute. La seule Until the Morning Comes suffit à vous transporter avec grâce et puissance, loin du tumulte ambiant. Dans le même temps, on a le sentiment légitime que l’ombre de Jeff Buckley plane sur ce morceau, influence certainement largement assumée, puisque présente sur pratiquement tous les titres de l’album !
Moins sombre que le premier album, A Fire To Scare The Sun possède tout de même cette même énergie harmonique et un coté rythmique façon baroque. Un second opus presque entièrement acoustique, révélant la quintessence du talent de notre Irlandais. Entre la rage contenue de 57 Years, et la complainte mélancolique de Diamonds, l’envoutement planant de Red Forests clôt le voyage, et achève de nous ensorceler tout à fait.