
Attendu comme le messie, le premier album de Maruja allait-il décevoir ? Alléluia ! Il fait mieux qu'exaucer nos prières. Durant cinquante minutes, le groupe marche sur l'eau et multiplie les pains dans la tronche. Mêlant la rage du rock et la liberté du jazz, le disque frappe le corps avant d'élever l'esprit, né du chaos et de la colère pour atteindre une forme de grâce. Intemporel tout en captant l'urgence du présent, il crucifie l'auditeur pour mieux le faire renaître. Pain To Power, ou l'évangile selon Maruja.

Dix-huit mois après leur excellent premier album, SPRINTS remettent le couvert pour All That Is Over, lui aussi produit par Daniel Fox et enregistré en France. La facilité aurait été de sortir une nouvelle série de brûlots post-punk dans la lignée des précédents, mais derrière chaque fin, il y a un nouveau commencement : cet album est porté par la formidable force créative d'un groupe qui maîtrise sa rage et par la voix de Karla Chubb. Étincelle dans la poudrière, avec Coming Alive planquée en queue de tracklisting, les dublinois nous offrent l'hymne électrique de l'époque.

Cette année, c'est confirmé : les mots « Just Mustard » sont gage autant de qualité que de mystère. Discret, le quintet irlandais avait disparu durant deux ans. Il nous a fait la grâce de revenir pour nous offrir son troisième disque WE WERE JUST HERE, bijou shoegaze lorgnant vers davantage de sons électroniques, entre industriel, noise et parfois trip-hop. Malgré des ambiances mélancoliques nuageuses laissant parfois place à des sonorités clubesques sombres et rêches, la voix douce de Katie Ball se fait ici plus solaire, tandis que le son de Just Mustard a plus d'amplitude que jamais : nous avons définitivement pris plaisir à nous perdre dans ce gigantesque paysage sonore.

Avec The Bad Fire, Mogwai rappellent en 2025 pourquoi leur nom reste un incontournable du post-rock. Derrière quelques textures électroniques un peu déroutantes se cache un disque profondément émotionnel, alternant déflagrations sonores et moments de grâce suspendue. Les guitares y rugissent, se contiennent, puis explosent à nouveau, tandis que certaines compositions explorent des territoires plus inattendus. Riche, intense et nuancé, The Bad Fire capte l'état d'esprit d'un groupe toujours capable de se réinventer sans renier son ADN, trente ans après ses débuts.

En progression constante depuis des années, bdrmm confirment sur Microtonic leur passage du statut d'espoir à celui de groupe majeur de sa génération : en finissant sa mue entamée sur I Don't Know, le quatuor de Hull amène son sondwriting à des niveaux époustouflants sans sacrifier le songwriting. Inexplicablement et invariablement, les sommets de cet album (Infinity Peaking, Sat In The Heat) par ailleurs souvent sombre font entrer la lumière depuis une autre dimension, avec la signature des grandes œuvres : le même effet surnaturel produit à chaque écoute.

Le groupe de Sheffield, emmené par l'inénarrable dandy Jarvis Cocker, est sorti de sa retraite discographique depuis le dispensable We Love Life (sorti en 2001), avec un album (in)attendu par les fans les plus fervents. Après quelques concerts donnés depuis 2022, Pulp se sont donc enfermés en studio pour livrer ce huitième album, More, et une seule date française, magistrale, à la Route du Rock à Saint-Malo pour rappeler au monde entier que le rock indé anglais n'aurait jamais existé sans eux. Avec les titres Spike Island, désenchantement iconique, et surtout Got To Have Love, immense déclaration d'amour à la musique et à la danse, Pulp ont définitivement bouclé la boucle de Disco 2000 et ont enfin proposé le retour exaltant que l'on n'espérait plus dans nos rêves les plus fous.

Rares sont les groupes qui, dès leur premier album, parviennent à affirmer leur personnalité et à créer un univers leur étant propre. Nightbus, duo féminin/masculin, est de ceux-ci. Depeche Mode chanté par du Garbage, Still Corners en version dark… Olive Moretti et Jake Cottier sont un peu de tout ça à la fois, pour notre plus grand plaisir. Les noms de leur groupe et de leur album ne doivent rien au hasard, car en effet, à l'écoute de Passenger, on a la furieuse impression de se trouver passager dans un bus roulant en pleine nuit, regardant à travers la vitre et laissant son imagination vagabonder. Et c'est fort plaisant.

La colère est saine. Elle vous rend fort, audacieux, parfois incontrôlable mais canalisée, elle permet de taper là où ça fait mal. Kingsley Hall et Robbie Major l'ont compris. Leur deuxième album, Constant Noise, prend un chemin moins tortueux mais tout aussi direct vers ce qui représente l'ADN de Benefits : la contestation au travers des mots qui sont bien plus efficaces que les poings. Venant s'emmitoufler dans des nappes electro tout en maintenant un beat entêtant, le spoken word de Kingsley déverse intelligemment une rage qui parle à tous. Un bruit constant mais salutaire.

From The Pyre prolonge l'élan introspectif de Prelude To Ecstasy, mais marque aussi un léger recul par rapport à ce premier acte fulgurant. Plus nuancé et moins immédiatement percutant, il révèle pourtant une vision singulière, nourrie d'images affûtées et d'arrangements ambitieux. L'un des meilleurs albums de 2025, tout en laissant sentir que le groupe peut viser encore plus haut : preuve que The Last Dinner Party surclassent largement la majorité de la scène actuelle.

Un papa c'est bien, un nouveau papa c'est mieux ! NewDad confirment avec un deuxième album en deux ans que la chenille est devenue un magnifique papillon, Lépidoptère du vertige, de la misère et de la tristesse aux ailes maculées de charbon et de khôl. Les nouveaux poids lourds du dream-rock qui placent Galway, Irlande, sur la carte et signent avec Roobosh l'un des singles de l'année, partie émergée de la rageuse et mélancolique maison en douze pièces et trois étages qu'est Altar.





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VLURE
Sorry
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Maruja
SPRINTS
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