Shortwave Fade

Après un bref passage chez Shifty Disco l’année dernière, le temps de la parution d’un EP uniquement disponible en téléchargement, le jeune quatuor passe aux choses sérieuses en nous offrant son premier album sur le label en devenir Slice Pie Records. Si l’électropop assez éthérée, quoique nappée de riffs acérés décochés sur fond de rythmique très rigoureuse, de la mise en bouche sortie au début du mois, Too Late To Tell, nous avait séduit, il nous reste à nous immerger dans l’univers musical des onze chansons de l’opus afin de décrypter l’âme du combo.

Ce qui frappe nos oreilles attentives, dès que les premières mélodies développent leurs accords à la fois ouatés, virevoltants et énergiques, à l’image de Stay As You Are ou bien Lost In A Hurricane, c’est indubitablement leur caractère accrocheur et leur efficacité instantanée. En effet, bien que ni l’instrumentation ni la composition ne soient d’une grande originalité, Shortwave Fade parvient à créer des atmosphères intimistes et profondes, comme dans le progressif et très enlevé You Were Right, et nous faire ressentir des émotions intenses et authentiques, à l’instar d’un We Are Weapons lyrique et extrêmement mélodieux.

Plutôt homogène et égal, Deletia enchaîne des compositions finalement inclassables, même si l’on peut établir grâce à Onto the Ark et Cover Your Eyes une filiation avec les défunts Mansun. Ainsi, même si au plan musical les titres très noirs comme Low en sont très éloignés et lorgnent plus du côté de la cold wave des années quatre-vingts, dans l’esprit, la musique du quatuor s’apparente à une synthèse entre l’énergie et l’engagement d’un Klaxons et l’hystérie obsessionnelle et jusqu’auboutiste d’un Hell Is For Heroes.

Si Shortwave Fade n’a pas la prétention de révolutionner la galaxie du rock indépendant britannique, il n’en possède pas moins les moyens de s’y faire une place au soleil et de briller par la limpidité et la grande accessibilité de ses mélodies, certes sans prétention, mais réussies et jouissives.