Future Of The Left

Même s’il est un tantinet trop tôt pour effectuer un premier bilan discographique, eu égard à la relativement jeune carrière de la formation, c’est néanmoins avec grand plaisir et une certaine curiosité que l’on retrouve les transfuges les moins prolifiques des ex-McLusky dans leur première incursion discographique dans le milieu du live pour célébrer leur signature sur le label 4AD.

Si Last Night I Saved Her From Vampires reprend la quasi intégralité du seul opus studio du trio paru à ce jour il y a une bonne année et demie, à savoir le somme toute assez réussi, Curses, il ne nous en offre pas moins quatre nouvelles compositions. Ainsi, depuis le dense et enlevé Drink Nike, au jeu de guitare obsessionnel et au chant répétitif et haut perché à la manière d’un P.I.L. aux consonances plus hardcore, jusqu’au plus torturé et subtil Distant Jabs At A Soul, sorte de rouleau compresseur implacable qui martèle une rythmique rétro, d’inspiration batcave, force est de constater que la musique de Future Of The Left s’est légèrement embourgeoisée, ayant acquis certaines rondeurs harmoniques qui rendent leur musique un peu plus lisible et moins hermétique.

Pour preuve l’introduction d’un synthé de console Commodore, façon HORSE The Band, dans V.D.F.A. même si au plan des références et de la construction du morceau, on lorgne plus du côté des groupes de rock typiquement anglais comme New Model Army et leur cavalcade mélodique. Quant à et son long format épique aux accents presque black metal, il ne peut que nous laisser très circonspect. Plus qu’un compte rendu ou un instantané de la carrière de la formation, Last Night I Saved Her From Vampires, en proposant quelques nouvelles pistes de recherche musicale, pose les jalons du nouvel étage de la fusée du combo, sans que les fondements de celle-ci soient véritablement ébranlés.