En ce samedi 2 juin à la Maroquinerie de Paris, un simple regard sur les t-shirts arborés fièrement par les fans suffit pour comprendre quel sera le ton de la soirée à venir. Les noms de Kylesa, The Lords Of Altamont ou même Queens Of The Stone Age laissent ainsi à penser que les amateurs de musique punk ont fait le déplacement, tout sauf une surprise à la vue du curriculum vitæ de Future Of The Left et de leur première partie,
Horses On Fire.

Ces derniers, pendent plus de quarante minutes, vont à leur détriment évoluer face à un public épars et difficilement concentré sur la musique du quatuor belge. Tournée vers le passé, la formation propose un rock au rythme soutenu et teinté de psychédélisme, marqué par des influences allant de Led Zeppelin à Black Mountain en passant par Guns N' Roses. Une prestation malgré tout monotone en dépit des efforts avérés de Michélé De Feudis au chant pour réveiller la salle.
A quelques minutes de l'arrivée sur scène de
Future Of The Left, la fosse se remplit subitement, quelques cent-cinquante à deux cent personnes faisant désormais face aux instruments. A peine plongée dans le noir, la salle voit alors le quatuor prendre en place avec un enthousiasme non feint. Derrière son microphone, Andy Falkous lance le concert avec un rageur « Come on, Rick, I'm not a child ! » annonçant un détonnant
Arming Eritrea durant lequel les premiers pogos de la soirée font leur apparition. Absents des scènes parisiennes depuis plus de quatre ans, Future Of The Left n'ont visiblement jamais été autant attendus que ce soir, et le changement de line-up survenu l'année passée n'a en rien diminué la fougue et la rage du groupe. L'imposant Kelson Mathias n'est certes plus de la partie mais Jimmy Watkins et surtout une Julia Ruzicka déchaînée à la basse ne sont pas en reste ce soir.

Comme à son habitude, Andy Falkous mène sa formation d'une main de maître, faisant parler sa puissance vocale durant les quatre-vingt minutes que dure la prestation. S'il ne sera disponible que le 11 juin, l'album
A Plot Against Common Sense est rapidement adopté par le public.
Beneath The Waves An Ocean,
Failed Olympic Bid, joué pour l'occasion à cinq avec le renfort d'un roadie, ou le récent
I Am The Least Of Your Problems sont tout aussi chaleureusement accueillis que les plus anciennes compositions. Le clavier fait ainsi son apparition durant un
Manchasm dépourvu de toute guitare tandis que
The Lord Hates A Coward se voit ce soir interprété pour la toute première fois de la tournée et que la reprise de
To Hell With Good Intentions de Mcusky fait trembler les murs. Toujours prompt à disserter et introduire les différents titres, Andy Falkous ne manque pas de dédier
You Need Satan More Than He Needs You à Phil Collins avant de fermer le set sur
Polymers Are Forever.
Le rappel est à la hauteur de la prestation du soir. Brutale et acérée, la seconde reprise de Mclusky jouée ce soir,
Lightsabre Cocksucking Blues se veut aussi courte qu'intense, avant que
Lapsed Catholics ne s'étire durant près de quinze minutes dans un véritable chaos : guitare torturée, batterie méticuleusement détruite et une basse vrombissante accompagnent le « I trusted you » maintes fois répété par un Jimmy Watkins s'abreuvant d'une canette de bière attachée à la tête d'un fan monté sur scène ! Un final jouissif
à la hauteur de la démonstration opérée par Future Of The Left ce soir !