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Charlotte Hatherley

Grey Will Fade

Charlotte Hatherley - Grey Will Fade
Chronique Album
Date de sortie : 16.08.2004
Label : Double Dragon
35
Rédigé par Wilfried, le 22 août 2004
Avec son « summer is coming », le titre Summer est sûrement le morceau le plus représentatif de cet opus. Album d’été par excellence, respirant la fraîcheur et la légèreté, fleurant avec l’insouciance et la naïveté, Grey Will Fade arrive peut être un peu tard dans la saison, sortant mi août mais avec des odeurs de vacances de fin juin. De quoi au moins raviver la fraîche nostalgie de tout ceux dont les vacances viennent de s’arrêter brutalement.

L’auteur de l’album est loin d’être une inconnue, puisque Charlotte Hatherley n'est autre que la guitariste de Ash, depuis 1997 et leur (peut être meilleur) single Life Less Ordinary. De quoi inspirer curiosité ou dégoût. Mais que les réfractaires au groupe irlandais ne prennent pas peur, la londonienne avait sans doute besoin de se sortir de l’étau wheelerien et de s’affirmer. Avec Grey Will Fade elle fait sans doute d’ailleurs beaucoup plus que de se libérer, elle livre un album dont son groupe ferait bien de s’inspirer. Si Meltdown se voulait résolument plus rock et heavy, Charlotte a elle choisi, et avec succès, de prendre un autre virage, beaucoup plus pop.

A défaut de Summer c’est un autre « tube » Kim Wilde qui ouvre le disque. Le ton est léger et enjoué, He looks so good, my honey to me, Everything I want, everything I need résonne dans nos têtes comme le champ des cigales. Simple et efficace la demoiselle maîtrise l’art difficile qu’est l’écriture de bonnes chansons pop. Pas de superflu, pas d’artifice, elle évite aussi le piège qui la guettait de la niaiserie.

Il faut dire que dans son projet d’émancipation, Charlotte a su bien s’entourer, recevant la précieuse aide de Rob Ellis (PJ Harvey) à la batterie et Eric Drew Feldman (Pere Ubu, Captain Beefheart, Frank Black…) à la production et aux claviers. Le reste la multi-instrumentaliste londonienne sait le faire. Y compris chanter ! Sa voix, à la fois douce et enchanteresse fait merveille, rappelant l’ex princesse de Galles Cerys Matthews (Catatonia).

Avec constance et un peu à la manière de Weezer, Grey Will Fade est un enchaînement de les petites perles pop. Difficile de résister aux très entraînants Bastardo ou Paragorn. Plus calme, Down vient quelque peu briser l’élan. Autre ballade mais plus mélodique et intéressante Where I’m Calling From, rejet des sessions de Free All Angels, offre un peu de diversité avant que Grey Will Fade ne se termine sur le morceau du même nom, à l’origine b.side de Ash, légèrement retravaillé pour l’occasion.

Sans nous offrir l’album de l’année, Charlotte Hatherley se révèle au moins être une excellente surprise en cette été 2004. A tel point qu’on ne pourrait que lui conseiller d’approfondir la voie de la carrière solo. Car une suite à Grey Will Fade serait sans doute plus intéressante que n’importe quel Free Nuclear Meltdown.
tracklisting
    01. Kim Wilde
  • 02. Rescue Plan
  • 03. Paragon
  • 04. Summer
  • 05. Down
  • 06. Stop
  • 07. Where I'm Calling From
  • 08. Why You Wanna ?
  • 09. Bastardo
  • 10. Grey Will Fade
titres conseillés
    Kim Wilde, Summer, Paragon, Bastardo
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