Chronique Album
Date de sortie : 19.10.2009
Label : Little Sister Records
Rédigé par
Johan, le 26 octobre 2009
Depuis son départ de Ash il y a plus de trois ans, Charlotte Hatherley s’est faite relativement discrète. Un second album solo passé inaperçu, plusieurs performances live derrière sa guitare aux côtés des excellents Bat For Lashes, en bref rien de réellement palpitant pour celle qui aura tenu la six cordes pendant des années dans un groupe – anciennement – mythique. Octobre 2009 marque la fin de cette longue absence avec l’arrivée de ce troisième opus sobrement baptisé New Worlds.
Sans totalement se réinventer, Charlotte Hatherley parvient toutefois à ajouter à sa pop ingénue des sonorités tantôt folk, tantôt électroniques, plus diversifiées. Ces orientations sont appliquées dès les deux premiers titres qui ne sont autres que les deux premiers singles de ces Nouveaux Mondes. Loin d’être originaux, mais définissant les prémices de cette orientation effectuée par la miss, ils ne sont là que pour faire le pont entre son précédent album, intéressant mais futile, et celui-ci, plus majeur et intriguant.
Le véritable nouveau monde commence ainsi avec Straight Lines, un titre qui mêle guitares rêches et aigues à la voix pour la première fois quasi punk de Charlotte. Le refrain, plus conventionnel, toute pop dehors, n’est ici que pour accentuer ce ton plus dur qui marque le grand retour de la jeune anglaise. L’énergie de ces anciens efforts est toujours présente (New Worlds, Little Sahara, Colours) mais cette fois-ci réfléchie, travaillée, en collaboration avec le producteur Luke Smith (ex-Clor, Depeche Mode).
Les meilleures compositions de cet album restent essentiellement celles qui osent, celles qui prennent à contre-pied, à l’image du théâtral Firebird, un space opéra à base de pop psyché contenue et de choeurs qu’on ne peut s’empêcher d’accompagner à notre tour au bout des 2 minutes et 49 secondes. Ensuite surgit Full Circle, qui revient aux premières amours power pop de l’artiste mais avec cette singularité qui remodèle entièrement la chanson, à base de clavier délirant et d’un chant ne cessant de surprendre, jusqu’à la connivence des deux sur le pont vraiment réussi qui clôt ce titre.
Les deux dernières plages ne sont pas anodines non plus, entre les arrangements variés que contient Cinnabar, autant dans son déroulement que son instrumentation, et l’electronica épuré et lumineux de Wrong Notes. Bref, Charlotte Hatherley signe clairement là son album le plus abouti, le plus adulte.
New Worlds se veut être, comme son nom l’indique, une étape importante dans le cheminement artistique de la londonienne. Et il l’est assurément.