Northerner

A l'heure où les groupes anglais se font de plus en plus aventureux, mariant des styles divers en un ensemble homogène, s'écartant des terrains balisés du rock, de la pop, de l'electro, pour créer une musique profondément créative et singulière, l'album de Northerner revient comme un boomerang dans la nuque : ni mauvais ni bon, The Ridings se laisse écouter quand on discute entre amis, quand on surfe sur le net, quand on écrit cette chronique.

En apesanteur, la musique de Northerner aurait son intérêt. Entre l'interminable intro ambiante de The Ridings et l'insupportable intro de Direction – une suite de "bip bip" façon Star Wars pour les moins de 3 ans –, The Ridings a bien du mal à démarrer.
Peu original dans son approche, Martin Cummings explore l'electronica en y incorporant un trop faible soupçon de folk pour qu'on reste concerné. Caroline et J C de M possèdent ce voile acoustique où se voient convier au synthétiseur des accords de guitare intéressants mais bien trop répétitifs.
Cummings a cherché son inspiration dans des groupes comme Labradford et Durutti Column sans toutefois y apporter sa touche personnelle. Mélancolique mais déjà entendu un million de fois, le son de Northerner finit par langoureusement lasser, faisant fonctionner le cerveau au ralenti.

Sans grandes ambitions, Northerner se repose sur ses lauriers en copiant/collant ses aînés sans aller plus loin dans la démarche, faisant stagner – pour ne pas dire régresser – autant la musique britannique actuelle que l'auditeur qui posera une oreille curieuse sur ce disque.