Chronique Album
Date de sortie : 05.05.2008
Label : Rusted Rail
Rédigé par
Emeline, le 7 avril 2009
S'il est parfois coutumier de dévoiler ses critiques sur le visuel d'un groupe, il est en revanche de ces pochettes de disques qui illustrent absolument bien l'univers artistique d'un artiste. Celle du premier album de The Declining Winter en est l'exemple type : abstraite et mystérieuse, sombre, paisible et inquiétante, épurée et remplie de sous entendus. Autant de termes évoquant le contenu musical de ce Goodbye Minnesota dans lequel se calfeutrent une kyrielle d'ambiances et de sonorités.
Derrière ce patronyme inconnu au bataillon se cache en réalité l'œuvre prodigieuse de Richard Vincent, co-fondateur du groupe Hood. A la lueur de cette nouvelle, les influences présentes semblent déjà plus évidentes. Sur Goodbye Minnesota, rien de très énergique ni de refrains accrocheurs ou de super-production à l'horizon. Juste une économie instrumentale, une jolie simplicité dans la structuration des morceaux et de l'incandescence. Beaucoup d'incandescence.
C'est là que réside finalement tout le talent de l'Anglais : concilier mystères et sensations à l'infini, dans un déluge d'explorations pourtant minimalistes et intimistes au départ. Le musicien semble avoir choisi d'appréhender la composition de ce disque de manière très cérébrale. Il n'y a que écouter la longue plage d'abandon et de mélancolie proposée par l'acoustique de To Know Gospel, l'abstraction totale et les violons de Last Train To Maple Grove ou le chant lointain et enivrant de Hey, Nick Heyward pour se rendre compte de l'univers hypnotique du projet.
Entre folk-electronica et post-rock, dub et hip hop instrumental, la musique à la fois chaude et hivernale de ce sorcier sonore est pleine de surprises, de détours et de sinuosités dont il serait coupable de se priver.