Iain Archer

Ce qui surprend en premier lieu chez Iain Archer, c’est cette sensation d’entendre un artiste prêt à tout donner comme s’il s’agissait de ses premières chansons, à défendre à tout prix. Il ne s’agit pourtant que de générosité pure de la part de l’expérimenté Irlandais, qui est loin d’en être justement à son premier album, ayant déjà une première partie de carrière reniée, puis une collaboration avec Snow Patrol, avant de faire renaître une carrière solo dont ce To The Pine Roots est son troisième opus.

Alors que Flood The Tanks et Magnetic North possédait encore des prémices d’élements pop-rock hérités de son passage chez Snow Patrol, l’épure est désormais de mise pour ce nouvel album. Epure n’est pourtant pas synonyme de lo-fi, loin de là. To The Pine Roots se caractérise par un son clair, limpide, et approche une formule purement folk dans le sillage d’un Elliot Smith ou d’un Damien Rice. Dans une telle configuration, la grande question se pose finalement sur la qualité, fondamentale, des compositions d’Archer. Et fort heureusement, elles sont assez formidables.

La voix de Iain Archer n’hésite plus à chercher des hautes notes, le chant pincé mais toujours doucement mélodieux, à l’instar d’un Neil Young moins bourru. Et To The Pine Roots regorge de ces moments d’élégies éthérées, de sensations cotonneuses de flottaison délicate. On assiste ainsi à des sommets comme cet Everest de huit minutes, rencontre entre un Mercury Rev lo-fi et un Ryan Adams de la belle époque ; ou encore cette incroyable ballade, Frozen Lake, qui n’appartient définitivement qu’à Iain Archer, sublime ode pudique et précieuse.

Maître d’une formule qu’il a enfin réussi à appliquer avec subtilité, Iain Archer décline avec ce splendide To The Pine Roots une panoplie folk à la fois aboutie et soignée. Si les prises de risques demeurent intelligemment maîtrisées, il n’en demeure pas moins qu’un album de cette trempe mérite toute notre affection. Même bien plus.